Kinshasa : restitution d’un atelier de deux semaines sur les arts du cirque et de l’acrobatie

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ACTUALITE.CD

L’atelier entièrement dédié aux disciplines des arts du cirque et de l'acrobatie a pris fin le samedi 9 avril par une restitution sur la scène de la petite halle de l’Institut Français de Kinshasa. Dix (10) artistes de la compagnie congolaise dénommée “Accrobantous” ont travaillé avec le metteur en scène Karim Troussi ainsi que l’auteure et dramaturge Émilie Malosse, venus de la France.

La formation et l’échange se sont faits en vue d’une représentation à la biennale des arts du cirque et du voyage Karacena, à Salé au Maroc, où ces artistes doivent aller entre le mois d’août et de septembre 2022. Plus d’une cinquantaine de personnes ont d’abord contemplé de quoi sont capables ces artistes.

Danse, mouvement aérien, chant traditionnel, acrobatie, clown, jongleries avec ballon, les Acrobantous ont fait vivre le cirque, moins populaire à Kinshasa. Dans les mouvements, ils ont intitulé leur spectacle “Motolo” (Cordon ombilical en Lingala), pour raconter comment les africains émigrés, particulièrement les congolais, sous prétexte que rien n’avance, vont et ne reviennent plus. Et ceux qui revinrent avec des histoires illusoires font rêver ceux qui ne sont jamais allés en Europe notamment.

« Nous racontons le phénomène migratoire. Les gens vont à la recherche et quand ils trouvent quelque chose, ils reviennent au village, c’est mieux de fois d’y rester. Même si certains rentrent, ils doivent faire en sorte que ceux qui sont restés bénéficient de ce qu’ils auront apporté », a fait savoir à ACTUALITÉ.CD, Idéal Lukodi, un artiste de la compagnie.

Quant au metteur en scène, Karim Troussi, il s’est dit satisfait du travail de ces artistes.

« Je suis très heureux du parcours artistique de ces jeunes. Ils ont eu une belle évolution de travail, ils ont été très sérieux. Cette rencontre avec le public a été très gratifiante parce qu’ils se sont rendus compte qu’il y a un retour très positif des spectateurs », dit-il.

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Des formations pour pérenniser le cirque

Entre risque calculé, plaisir d’être dans cette ivresse du mouvement, le canalisateur, beauté du mouvement, danse, acrobatie aérienne, le cirque n’est pas une nouveauté dans le paysage artistique congolais. Il est peu développé à Kinshasa qu’en province, comme le constate le directeur de la compagnie Acrobantous. Il en fait alors un défi à relever.

« Chaque année, nous avons une fête de cirque. Nous organisons des ateliers qui se terminent par une restitution. Pour l’année prochaine, nous mettons en place un projet qui fera que les Acrobantous soit un centre de formation, une école de cirque pour qu’il y ait des formations régulières, en commençant par les enfants de 6, 7, 8 ou 9 ans et les adolescents », a fait savoir Alexis Sabue.

Karim Troussi estime que le spectacle de la soirée pourra donner le plaisir aux autres de rejoindre l’art du cirque.

« C’est évident que le public, en regardant ce qui s’est passé, va pouvoir être tiré. On a besoin de model, et quand on se reconnaît dans quelqu’un, ça ne peut que nous faire évoluer », indique-t-il.

L’acrobate aérien et enseignant d’éducation physique, Idéal Lukodi, pense pour sa part qu’à travers l’art, certains messages passent plus facilement.

« Le message passe facilement à travers l’art parce qu’il vient avec des émotions. Je suis coach du mental, je comprends que les messages qui passent à travers les chansons, les théâtres et autres, restent beaucoup plus branchés parce que c’est un langage imagé. C’est enrichissant », a-t-il dit.

Emmanuel Kuzamba