RDC : "notre pays ne dispose pas d'une politique élaborée sur la gestion des catastrophes," Félicité Kanku

Photo/ Droits tiers
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Le mois de mars consacré à la lutte pour les droits des femmes touche à sa fin. Les thèmes choisis par ONU Femmes et le gouvernement au niveau mondial et national ont été centrés sur la contribution des femmes face aux défis climatiques. Félicité Kanku responsable de AFED, une structure de sensibilisation à la gestion de l'environnement propose des pistes de solution sur la manière dont la RDC devrait gérer les catastrophes naturelles. 

"La République n'a pas un programme, un plan d'action ou un budget avec un contenu concis par rapport aux catastrophes ou aux changements climatiques", regrette-t-elle. 

L'Association des femmes pour l'environnement et le développement (AFED) existe de manière formelle depuis sept ans. Mais depuis 2013, elle mène des activités de sensibilisation dans les quartiers kinois sur la gestion des déchets ménagers. 

"Gouverner, c'est prévoir dit-on. Au cours des recherches menées ces derniers mois, nous sommes parvenus à une conclusion : notre pays ne dispose pas d'une politique élaborée sur la gestion des catastrophes. Les institutions de base sont les moins équipées et les moins budgétisées. En 2021, l'éruption volcanique du Nyiragongo a eu des impacts sur la population. Dans nos provinces, les érosions ravagent les villes. Mais qu'en est-il de l'Observatoire volcanologique de Goma (OVG) ? Qu'en est-il de l'Institut national de Recherche ? Quel budget le gouvernement met-il de côté pour ce secteur ? C'est pourtant là que se trouvent les personnes compétentes et intelligentes pour élaborer des programmes" a-t-elle ajouté. 

Au cours de la COP 26, la République démocratique du Congo s'était présentée en tant que "pays solution" dans la transition écologique. Pour Félicité Kanku, la RDC dispose des réponses aux changements climatiques mais encore, insiste-t-elle, seule des politiques adaptées à la fois aux réalités congolaises, régionales et mondiales peuvent lui permettre de faire valoir ledit statut. 

"Le Bassin du fleuve Congo comprend tout ce qu'il faut pour faire vivre l'humanité face à la transition écologique. Le Fonds bleu qui doit accompagner les Etats-membres dans la lutte pour la réduction des émissions des gaz à effet de serre et la préservation des écosystèmes aquatiques et forestiers du bassin du Congo dont près de 62% sont en RDC a pourtant été installé à Brazzaville. Le Tchad voudrait construire un canal de plus de 2500 mètres pour alimenter son lac, grâce à l'eau du fleuve Congo (...) l'environnement, les eaux, les forêts, c'est cela l'avenir même de la RDC. Et le gouvernement doit prendre en compte cela, élaborer des politiques adaptées, mettre en place des moyens, bien les gérer," a-t-elle conclu.

Prisca Lokale