Roe (Djugu): Est-ce que les miliciens de la CODECO sont plus forts que notre armée, s’interroge, désemparée, une déplacée

Déplacée à Roe (Djugu/Ituri). Ph. ACTUALITE.CD
Déplacée à Roe (Djugu/Ituri). Ph. ACTUALITE.CD

Jeanne est parmi les 75 000 déplacés qui se sont regroupés à Roe, dans la chefferie de Bahema Nord, à Djugu (Ituri). Elle est veuve et mère de 7 enfants. Son mari a été tué dans les violences qui caractérisent depuis plusieurs mois cette zone. Elle et ses enfants se sont rapprochés de la base temporaire de la MONUSCO. Jeanne attend beaucoup des autorités de son pays.  

 « Il y a certes un gouverneur militaire. Il y a l’état de siège, mais nous vivons toujours dans la souffrance. Nous avons pourtant applaudi quand l’état de siège avait été décrété. Nous avons même remercié Dieu. Nous avons connu des malheurs ici, mais le gouverneur militaire n’est jamais venu jusqu’ici ».

Et d’ajouter:

« Nous avons besoin d’un autre gouverneur. Nous voyons les militaires venir ici. Est-ce que la CODECO est plus forte que notre gouvernement? Quelle force a cette milice? La CODECO nous tue en plein état de siège. Nous avons besoin que les gens viennent nous protéger ». 

Dans la région, les miliciens s’attaquent de plus en plus aux sites civils et ciblent davantage les sites de déplacés. Ils ne présentent aucune revendication, mais pillent, violent, volent et tuent. Sur place à Roe, MSF, ACF et d’autres organisations tentent d’apporter leur soutien. L’Armée a renforcé sa présence dans la région.

La MONUSCO dit avoir adapté sa stratégie, mais les déplacés vivent toujours dans la peur d’une nouvelle attaque et espèrent des jours meilleurs.