RDC vs Maroc : ce que pensent les jeunes footballeurs kinois

Marcel Tisserand avec le capitaine marocain lors d'un match amical
Marcel Tisserand avec le capitaine marocain lors d'un match amical

Le mois de mars à venir sera très décisif pour les Léopards, qui ne sont plus qu’à cent quatre-vingt minutes d’une qualification historique à la Coupe du monde de football Qatar 2022. En effet, ils croiseront les Lions de l’Atlas (Maroc) dans une double confrontation comptant pour le troisième et dernier tour des éliminatoires (barrages).

N’ayant pas pu se qualifier pour la phase finale de la CAN 2021, qui se joue au Cameroun, l’équipe nationale congolaise affûte ses armes au Bahreïn alors que son adversaire poursuit son parcours à la CAN après avoir obtenu sa qualification pour les quart de finale.

Les Léopards inspirent-ils confiance au regard de ce qu’ils ont démontré jusqu’ici sur le terrain ? Les Lions de l’Atlas font-ils peur au regard de leurs dernières prestations ? ACTUALITE.CD a interrogé les jeunes footballeurs, qui aspirent à une carrière professionnelle. Rencontrés pour la plupart dans des terrains municipaux de Kinshasa, ces jeunes ne cessent de discuter entre eux ces derniers jours au sujet de cette double confrontation.

« On sait déjà voir au niveau de la CAN, comment les petites équipes parviennent à compliquer les grandes équipes comme le cas des Comores par exemple. Ici [aux barrages, ndlr], aucune équipe n’est faible et ne se laissera faire. Mais nous soutenons toujours nos Léopards avec l'espoir de les voir se qualifier », a dit Enock, 17 ans, jeune footballeur évoluant à l'AC Yoyo (1ere division), championnat de l’entente urbaine de Football Kinshasa/Malebo.

Eric appelle à la considération de l’adversaire. Ce qui, pour lui, peut s’avérer une clé pour faire un grand match.

« La plus grande erreur que peuvent commettre les léopards, c'est celle de minimiser son adversaire. L'histoire témoigne bien que la RDC a aussi eu à perdre quelques matchs face au Maroc. Le Maroc n'est pas du tout un adversaire à minimiser. Dans ce barrage, aucun pays ne peut lever son doigt pour affirmer qu'il doit se qualifier. A ce stade les choses sont difficiles pour tout le monde », a-t-il expliqué.  

« Il nous suffit de nous engager dans le sens de la victoire. L'équipe du Maroc n'est pas si meilleure que la nôtre. Nous avons des joueurs professionnels et talentueux », a dit Mpunga, joueur (deuxième division) rencontré au terrain Kamina de Yolo dans la commune de Kalamu.

Lege est gardien de but du Football club L'or champion (2ème division). Nous l’avons croisé au même terrain que Mpunga :

« Avec tous ces nouveaux visages parmi les léopards, il leur faut plus d'entraînements pour créer la cohésion. Une fois que cela sera fait, les  Congolais vont se rendre compte qu'ils ont une meilleure équipe ».

Pour Jordy, joueur de l'AS Académique, équipe de troisième division, qui s'entraîne au stade Tata Raphaël, « l'avantage de la RDC, c'est déjà le fait qu'elle a suffisamment le temps de se préparer pendant que son adversaire est en pleine compétition. C'est probable que ce dernier se montre épuisé lors de sa rencontre avec la RDC ».

A son coéquipier,  Mbayu, de renchérir :

« Je conseille au sélectionneur des Léopards Hector Cuper d'utiliser un système de jeu très tactique et technique pour affaiblir si vite possible son adversaire. Nos joueurs doivent plus faire des passes et mettre la balle à la course, pas trop de passes aériennes (…) ».

Vingt-quatre (24) joueurs sont actuellement au stage au Bahreïn dans le cadre de la préparation sous la supervision du sélectionneur Hector Cuper. C’est le deuxième stage organisé après un premier qui n’a réuni exclusivement que des joueurs évoluant au pays et quelques-uns sur le continent.

Lévi Bonkono