A plusieurs mois du prochain scrutin, différents experts en matière électorale reviennent en détails sur les efforts à mettre en place pour accroître la participation des femmes. Patrick NTAMBWE, coordonnateur de la Synergie des missions d'observation citoyenne des élections (SYMOCEL) propose quelques pistes.
"Les enjeux électoraux font intervenir en premier lieu les candidats et les électeurs. Plus de 90 % des candidats sont sur des listes des partis politiques, car le cadre juridique actuel ne favorise pas assez les candidatures indépendantes", explique-t-il.
Que faire pour briser ces obstacles ? Patrick Ntambwe énumère quelques solutions, telles que la mise en place et le respect des quotas des femmes sur des listes des partis.
"En ce qui concerne les candidatures indépendantes, il va falloir (1) alléger le taux de la caution.Mis à part cet allègement, la société civile devrait (2) faire un grand plaidoyer auprès des formations politiques (partis et regroupements) en vue d'inscrire en ordre utile les femmes sur les listes de candidature. Il faudrait aussi (3) rendre obligatoire le respect des quotas des femmes (à déterminer par type d'élection car il y a tout un débat sur les listes de candidature et assortir de sanction pour le non respect du quota. Il faudra ensuite, (4) renforcer les capacités des potentielles candidates sur les pratiques électorales et politiques (parlementaires). Enfin, il faut (5) intensifier la sensibilisation des électrices afin qu'elles puissent voter les candidatures féminines en leur expliquant les motivations", a suggéré Patrick Ntambwe.
Par ailleurs, le coordonnateur de la SYMOCEL à signifié que les points 2 et 3 sont des défis majeurs car ils appellent à l'implication des partis politiques et à des grandes réformes de la loi électorale ainsi que certains autres textes du cadre juridique électoral.
Pour rappel, dans son article 13, la loi électorale stipule que " chaque liste (de candidature ndlr) est établie en tenant compte de la représentation de la femme et de la personne avec handicap".
Cependant, l'alinéa 3 de la même loi ajouté, "La non représentation de la femme ou de la personne avec handicap ne constitue pas un motif d'irrecevabilité de la liste concernée".
Prisca Lokale