DRC-Africa Business Forum : Nicolas Kazadi explique ce qui pourraient être les retombées macroéconomiques de l’industrie des batteries et véhicules électriques du pays

DRC-AFRICA BUSINESS FORUM
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Le ministre des Finances Nicolas Kazadi a évoqué, à l'ouverture des travaux de DRC-Africa Business Forum mercredi, l'impact macroéconomique fiscal et social de la nouvelle industrie des batteries et véhicules électriques en RDC. À l'en croire, les impacts positifs de ce projet sont multiples et pourraient contribuer à accélérer la croissance économique, diversifier l'économie, augmenter les recettes publiques, réduire la pauvreté au pays.

Ce projet, note le ministre des Finances, repose sur la transformation localement de trois minerais de base à savoir le cobalt, le manganèse et le nickel. M. Kazadi s’est attardé sur les études menées par Bloomberg qui indique que pour produire 100.000 tonnes de précurseurs des batteries, il faut en moyenne 16 000 tonnes de cobalt, 48 000 tonnes de nickel et 15.000 tonnes de manganèse.

« La combinaison de ces trois produits pourrait donner lieu à un chiffre d'affaires d'environ 3 milliards 200 millions d'USD pour un coût de production de 200 milliards 600 millions USD. Mais les effets d'entraînement de ce processus de transformation se feraient dans plusieurs secteurs en amont et en aval et tout cela pourrait apporter une hausse du taux de croissance de l'économie congolaise d'environ 3 à 4 %. Ça voudrait dire que si nous avions cette usine aujourd'hui dans les conditions actuelles du pays, nous projetons, pour l'année prochaine, un taux de croissance de 6,4%, nous aurions eu uniquement grâce à cette usine, un taux de croissance de 9,1%. Également, si nous avions eu cette usine maintenant, l'année prochaine, la part de la croissance du PIB qui viendrait du secteur minier, serait beaucoup plus faible au profit de la part du secteur minier qui vient de l'industrie, c'est-à-dire, la transformation. Et comme cela a été bien dit, le secteur minier est un des piliers qui créent de l'emploi dans le secteur de l'économie. Alors que lorsqu'il s'agit de l'industrie de la transformation, la création d'emplois est du moins plus importante. Et nous aurions eu pour cette sorte d'usine, 875 emplois directs et des milliers d'emplois indirects. Mais des emplois qualifiés, des emplois avec un contenu réel, des emplois transformateurs », a expliqué Nicolas Kazadi dans son exposé.

Dans cette hypothèse, a-t-il indiqué, la part de la croissance du PIB qui viendrait du secteur minier chuterait de 10 % à 4,9 %, alors que la croissance du secteur passerait de 4,9% à 11%. De la même manière, dit-il, nous amortirions réellement notre transformation structurelle.

« La part du secteur primaire serait en réduction de 48 à 45 % la part du secteur secondaire en accroissement 14 à presque 17 % et la part du secteur tertiaire, 37,6 à 38,2. Également, nous aurions rendu notre économie un peu plus solide parce que nous serions en accroissement du compte courant de l'économie, c'est-à-dire la balance de paiement et également la balance commerciale. Mais ce qui est également très intéressant parce que nous le disons tous les jours et nous sommes engagés dans la zone d'échange continentale africaine, c'est qu'il y a un consensus au niveau africain pour dire que si le commerce intra africain était plus important, cela non seulement contribuerait à réduire la pauvreté beaucoup plus vite, mais cela contribuerait davantage à apporter plus de stabilité parce que les populations seraient réellement occupées dans les industries, dans la transformation, et dans les échanges du commerce, et ce serait une contribution à la stabilité du continent, à la réduction des tensions, des crises et des guerres. Et ce projet de transformation va dans cette direction », a ajouté Nicolas Kazadi.

Il a souligné qu'à cause de l'augmentation des revenus et de l'élargissement des perspectives, le secteur minier aurait certainement un effet d'entraînement sur les autres secteurs d'autant plus que l'industrie de transformation transmet un message de stabilité.

« D’autres types d'investisseurs seraient plus en même de venir et d'investir dans le pays y compris dans l'agriculture et dans l'agro-industrie. En bref, la RDC est réellement aujourd'hui sur la trajectoire de la transformation structurelle et de la transition énergétique en vue de créer un État fort ».

Le principal objectif de ce forum qui va se clôturer ce jeudi est de développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, et un marché des véhicules électriques et des énergies propres mais aussi de rassembler des parties prenantes de haut niveau en vue de dialoguer, d’identifier les opportunités et de faciliter les investissements pour augmenter la part de l’Afrique dans la chaîne de valeur des batteries, des véhicules électriques et des énergies renouvelables.

DRC-Africa Business Forum débuté mercredi se clôture ce jeudi. Le président zambien Hakainde Hichilema, des délégués de plusieurs pays (Maroc, Gabon...) ainsi que d'organisations comme la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), des firmes spécialisées comme Tesla, Bosch, Panasonic, etc. étaient à la première journée. Ce jeudi, les débats se poursuivent entre experts autour des différentes thématiques.

Clément Muamba