Congo Hold-Up : le RECIC, l'AETA, l'ODEP, l'OCIDC et le Collectif 24 appellent les politiques et la justice à considérer les révélations de cette enquête afin d'arrêter l'hémorragie financière

Congo Hold-Up
La synergie des ONG de la société civile congolaise oeuvrant dans la lutte contre la corruption. Ph. ACTUALITE.CD

Le RECIC, l'AETA, l'ODEP, l'OCIDC et le Collectif 24, une synergie des ONG de la société civile congolaise oeuvrant dans la lutte contre la corruption saluent les auteurs de la vaste enquête « Congo Hold up » qui révèle un détournement d'au moins 138 millions de dollars des caisses de l'État en 5 ans par l'ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila et sa famille avec la complicité de la banque BGFI RDC.

En effet, la synergie des organisations ci-haut citées estime que les révélations du Congo Hold-Up seront prises au sérieux par les institutions politiques et judiciaires du pays pour arrêter cette hémorragie financière qui enfonce le peuple Congolais dans une anémie socio-économique indescriptible.

De ce fait, ces ONGs formulent des recommandations au président de la République, à la justice, à la CENI, aux organisations de la société civile ainsi qu'à la population en ce qui concerne l'enquête Congo Hold-Up.

Le RECIC, l'AETA, l'ODEP, l'OCIDC et le Collectif 24 recommandent : 

Au Président de la République :  

- De saisir la balle au bond afin de mettre fin à l'impunité des crimes économiques tels que celui sous examen. Cela renforcera la lutte pour la bonne gouvernance et l'amélioration des conditions de vie de la population ainsi que la concrétisation du slogan "Le peuple d'abord";

- De prendre toutes les dispositions nécessaires au renforcement du système de contrôle des finances publiques à travers des reformes idoines afin d'éviter que ni vous ni vos proches ne tombent dans les détournements ; 

- D'instruire illico presto la justice de se saisir de ce dossier afin d'ouvrir une information judiciaire qui doit déboucher sur des enquêtes crédibles ;

A la justice :

- De s'auto-saisir de ces dénonciations en entrant en contact avec tous les documents disponibles afin d'approfondir l'enquête et de lutter contre l'impunité qui favorise les détournements des derniers publics ;

Aux institutions chargées du contrôle et de la répression des crimes économiques notamment, la banque centrale du Congo, la Cellule Nationale de Renseignement Financier, l'Inspection Générale des Finances et la Cour des comptes

- De renforcer les mécanismes de contrôle des finances publiques afin de prévenir ces cas de détournement qui mettent en mal le fonctionnement de toute une nation plongeant les milliers de congolais dans la famine; 

Aux Organisations de la Société Civile

- De renforcer la vigilance de la population à travers un contrôle citoyen efficace et actif afin de contribuer à la maximisation de recettes et de permettre à la population d'avoir accès à ses droits économiques, sociaux et culturels ;

A la CENI :

- De demeurer transparente pour que ces pratiques qui favorisent les détournements des deniers publics ne trouvent plus domicile dans leurs institutions.

A la population :

- De dénoncer et d'agir afin de mettre hors état de nuire tous les gouvernants qui s'évertuent dans les pratiques de corruption et de détournement des deniers publics.

Rappelons que Congo Hold-up est un travail d’enquête collaborative couvrant une période de 10 ans. Plusieurs médias dont Mediapart, RFI, De Standaard, Le Soir, NRC, Der Spiegel, InfoLibre, Politiken, Expresso, VG, Nacional, RCIJ, Bloomberg, L'Orient le Jour, BBC Africa Eye, KvF, The Namibian, The Continent et The Wire ont participé à ces investigations. Il s’agit de la plus importante fuite des données venant du continent africain, selon Henri Thulliez, directeur de la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF). Au total, 3,5 millions de documents ont été analysés.

Jordan MAYENIKINI