Procès Rossy Mukendi : un médecin légiste et deux experts en balistique vont comparaître le 29 novembre

corps de Rossy Mukendi

La cause sur la mort de Rossy Mukendi s’est poursuivie ce lundi 22 novembre à la cour militaire de Kinshasa-Matete qui siège en audience foraine à la prison militaire de Ndolo. Lors de l'audience de ce jour, prévue notamment pour le début des plaidoiries, la partie civile a introduit une requête sollicitant de la cour militaire la comparution du médecin légiste et de deux experts en balistique des FARDC et de la Police Nationale Congolaise (PNC).

« Dans ce dossier il y a un rapport d'expertise médico-légale établi par un médecin légiste après l'étude du corps du feu Rossy Mukendi et que ce rapport nous paraît incompréhensible au vu des termes employés. Nous avons besoin que l'expert vienne nous expliquer ce qu'il attend par trajectoire, par exemple. Rossy Mukendi est mort d'une balle tel que l’indique le rapport, mais dans le dossier il n'y a pas de rapport d'un expert en balistique, alors que Tokis Kumbu qui est poursuivi comme auteur du meurtre, avait entre ses mains une arme AK contenant des minutions non létales. Est-ce qu’une balle en caoutchouc peut donner la mort ? C'est une question importante, parce que si les juges prenant l'affaire en délibéré se posent ces questions dans leur intime conviction et qu'ils disaient non à cette question, et bien là, Tokis serait acquitté. Et quel serait le fondement de l'action civile que nous avons postulé, parce que notre action n'est pas fondée sur la prévention des violations des consignes qui est une infraction militaire, mais plutôt sur la prévention de meurtre. C'est là que nous attendons réparation », a déclaré Me David Tshimanga, avocat de la partie civile.

Après l'argumentaire de la partie civile, le ministère public, pour sa part, a estimé utile la comparution des experts parce que le rapport reprend beaucoup de termes techniques.

« Monsieur le premier président, la présence du médecin légiste et l'expert en balistique est nécessaire pour interpréter ce rapport, car il y a trop d'expressions techniques », a déclaré l'organe de la loi.

Même avis du côté du prévenu Tokis Kumbu, à travers son avocat qui a estimé que la présence de l'expert en balistique permettra de bien expliquer les faits car « c'est mon client qui est pointé du doigt comme personne qui a tiré sur Rossy, alors qu'il n'avait que des balles en caoutchouc ».

Pour sa part, Me Étienne Lomela, avocat de Carine Lokeso indique qu'étant donné que la cour avait déjà estimé « être suffisamment éclairée », il est inopportun de faire venir le médecin légiste et les deux experts en balistique car c’est une « perte des temps ».

Après l'avis des parties au procès, la cour militaire a ordonné la comparution du médecin légiste, et de deux experts en balistique des FARDC et de la PNC lors de la prochaine audience prévue le 29 novembre avant la plaidoirie et le réquisitoire du ministère public.

Ivan Kasongo