RDC-Rutshuru : Jusqu'à présent, nous n'avons pas la garantie que l'ennemi ne va pas revenir (Habitants)

Carte de Rutshuru

Un calme s'observe depuis ce mardi 9 novembre 2021 à Bunagana, cité frontalière entre la RDC et l’Ouganda, à 80 Km de Goma dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Ce, après le déplacement massif des populations de cette cité et des villages du groupement de Jomba à la suite des combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du M23 dans la région.

Mais depuis mardi, les déplacés et réfugiés en Ouganda sont revenus dans leurs milieux après que l’armée a récupéré toutes les positions des mains des combattants.

« La situation est calme. Mes enfants ont passé la nuit du côté de l'Ouganda mais ils sont rentrés aussi. Nombreux habitants qui ont fui vers l'Ouganda ont déjà regagné la cité. Beaucoup d'autres sont dans des collines à côté de Busanza et nombreux s'apprêtent à rentrer. Il n'y a pas de problèmes à Bunagana », témoigne M. Léon, opérateur économique qui dit avoir perdu ses chèvres lors de la fuite.  

11 000 congolais ont été enregistrés en Ouganda suite à ces attaques. Selon leurs témoignages, leur prise en charge posait déjà problème, d’où ils décident de regagner en RDC.

« La nuit a été très paisible. Il n'y a pas eu de crépitement des balles », témoigne pour sa part  Gakuru Irakiza, un autre habitant de Bunagana.

Il demande par ailleurs à l’armée de renforcer ses positions dans la région en vue de parer à toute éventualité.

« Nous demandons aux autorités de l'état de siège de renforcer l'armée et les services de sécurité. Jusqu'à présent, nous n'avons pas la garantie que l'ennemi ne va pas revenir. Nous vivons encore la peur au ventre », a ajouté M. Gakuru.

L’armée congolaise a accusé les rebelles du M23, en provenance du Rwanda, d'avoir attaqué ses positions sur les collines de Chanzu et Runyonyi. D’après l’armée congolaise et les autorités locales, les assaillants sont venus du Rwanda. Le Rwanda a rejeté mardi ces allégations, accusant à son tour l’Ouganda d’où seraient venus les rebelles.  

Jonathan Kombi, à Goma