DRC-Africa Business Forum, c’est le rendez-vous d’affaires annoncé par le gouvernement congolais du 24 au 25 novembre prochain à Kinshasa, avec notamment des Chefs d’Etats et de gouvernement des pays africains et des multinationales, en vue de « développer une chaîne de valeur régionale autour de l’industrie des batteries électriques, du marché des véhicules électriques et des énergies propres ».
La RDC présentée à la 26e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 26) à Glasgow comme « pays solution » aux problèmes de changement climatique veut jouer « véritablement » son rôle dans le développement de la chaîne de valeur, dans le processus d’extraction, de transformation et d’exportation de ses minerais stratégiques utilisés dans la fabrication des batteries électriques. Ce, tant dans le secteur forestier que celui des mines.
Le pays fournit sur le marché mondial près de 80 % du cobalt, matière essentielle pour la fabrication des voitures électriques.
« D’ici 2025-2030, il y aura une demande de 145 millions de voitures électriques. Le taux de demande de cobalt sur le marché est actuellement situé entre 120 000 et 130 000 tonnes l’an, et dans cinq ans il va passer à 250 000 tonnes par an. Allons-nous continuer à exporter nos minerais, cobalt, lithium en état brut ? », s’est interrogé Julien Paluku, ministre de l'industrie, qui a annoncé officiellement mercredi dernier la tenue de ce forum.
Le potentiel autour de l’industrie des batteries et voitures électriques se situera à plus de 8 000 milliards USD d’ici 2030.
DRC-Africa Business Forum se fixe notamment comme objectif « d’améliorer la participation des pays africains dans la chaîne de valeur des batteries, voitures électriques et énergies propres afin d’impacter significativement le train de vie des congolais et des ressortissants d’autres pays africains en créant des emplois décents et stables ».
Ce forum résulte d’une étude menée par la firme BloombergNef dont les résultats seront rendus publics le 22 novembre courant.
Le pays a signé en 2008 un vaste contrat de 6 milliards USD avec la Chine pour l’exploitation des minerais dont le cobalt, et en contrepartie les chinois s’étaient engagés à construire des infrastructures aux congolais. Mais au stade d’aujourd’hui, le niveau d’exécution de ce contrat est mitigé et Kinshasa souhaite revoir les clauses.
Le forum annoncé ouvre la porte à tous les étrangers ainsi que des nationaux disposant des capacités financières capables d’investir dans la chaîne de valeur régionale voulue.
« Le forum concerne aussi bien les acteurs locaux que les internationaux. Dans la chaîne de valeur, nous avons déjà la loi sur la sous-traitance qui interdit aux entreprises qui viennent de l’extérieur de se retrouver dans les activités de sous-traitance. Cette loi vient compléter les insuffisances qu’il y avait où quelqu’un pouvait venir de l’Europe et à la fois il est fabricant et balayeur au même moment. Cette loi donne la possibilité aux congolais et aux congolaises la capacité financière de pouvoir participer à la chaîne de valeurs à tous les niveaux, qu’il s’agisse de la production, de la logistique, de l’achat ou de la commercialisation » a expliqué le ministre de l’industrie.
La RDC qui a la plus grande réserve mondiale du cobalt ne bénéficie que d’une part dérisoire de 0,001% du marché des batteries, des véhicules et des énergies renouvelables et veut se retrouver au cœur du business. Selon les études, une voiture électrique nécessiterait entre 5 et 15 kilogrammes de cobalt.
Patrick Maki