En marge de la semaine de Tourisme qui s’est clôturée jeudi à Kolwezi (Lualaba), le ministre en charge du secteur, Modero Nsimba a soutenu publiquement deux projets qui menacent les parcs nationaux des Virunga et celui de l’Upemba. Il s’agit du projet de construction d'une institution universitaire à Kyavinyonge dans le parc national des Virunga (territoire de Beni), initié par son collègue, Muhindo Nzangi, ministre de l'EPST.
Pour Modero Nsimba, une cohabitation entre la faune, la flore et les humains est possible. On peut tout faire dans les aires protégées à condition de mener une étude à impact environnemental. Il s'oppose plutôt à la position d’une centaine d'ONGs environnementales qui demandent l'annulation de ce projet qui viole la loi N° 14 sur la conservation de la nature.
« Cohabitation faune-flore et humain. Nous pouvons tout faire dans le parc. Il suffit d'avoir une bonne étude à impact environnemental. Le Congo a déjà fait quelque chose de grand, dis à ces ONGs-là : le Congo a déjà stoppé l'exploration du pétrole dans le parc des Virunga. C'est déjà un grand pas pour un pays qui se cherche encore des infrastructures. Je pense qu'aujourd'hui, dans le parc des Virunga, l'étude à impact environnemental a été bien faite. Et si la construction de l'école démontre qu'il n'y aura d'impact et cette école c'est pour des jeunes congolais. Si les petits éléphants peuvent être protégés et bien les jeunes congolais ont droit à l'éducation », a déclaré le ministre Modero Nsimba devant un auditoire.
S'appuyant sur les barrages hydroélectriques financés par l'Union européenne qui sont pourtant érigés à Matebe (Territoire de Rutshuru), à Mutwanga (Territoire de Beni) et à Luhiro (Territoire de Lubero), en dehors du parc national des Virunga et à plusieurs kilomètres de ses limites, Modero Nsimba pense que la construction de l'Université est d'abord pour le bien des communautés locales et le projet doit être soumis à une étude d'impact environnemental avant d'être validé par l'Etat congolais.
« D'ailleurs, nous travaillons d'un commun accord avec la Fondation Virunga. Le courant distribué dans la ville de Goma à 80% est produit dans le parc des Virunga et occupé par les communautés locales. C'est une guéguerre politique parce que le projet est soutenu par un élu du coin. Je connais le dossier. Bien que l'élu du coin soit devenu ministre, nous le soumettons à une étude approfondie avant de l'accepter », a poursuivi le ministre Nsimba.
Le ministre du Tourisme n'a pas également caché son soutien à la construction d'un barrage hydroélectrique à Sombwe, à côté du parc de l'Upemba (Haut-Katanga) qu'il qualifie fièrement d'un projet porté par « un congolais et soutenu par la FEC ».
« Je profiterai pour répondre à la presse locale. Les gens qui utilisent les ONGs. Je suis sur place par exemple, je n'ai pas vu des ONGs, c'est aussi 86 ONGs qui ont signé contre le projet d'électricité non pas dans le parc mais à côté du parc des Virunga parce que c'est un projet porté par un congolais et ses associés de la FEC locale du Lualaba et Haut-Katanga. J'ai répondu directement au conservateur du parc : "il travaille pour le compte et le bien du congolais. S'il y a des contradictions en termes d'impact environnemental, le gouvernement ne rechigne pas. Et là, le résultat est là, le gouvernement a travaillé et le parc de Salonga est remis sur la liste verte de destination et a été retiré de la liste des aires protégées en danger », a conclu le ministre.
Depuis quelques jours, une commission mixte enquête sur la construction du barrage à Sombwe et les allégations de spoliations du parc de l'Upemba.
Auguy Mudiayi