RDC-Butembo : paralysie d'activités à la suite de l'appel d'un groupe de pression décriant la persistance de tuerie en plein état de siège à Beni

la ville de Butembo
Ph. ACTUALITE.CD

Les activités sont restées paralysées ce vendredi 15 octobre en ville de Butembo (Nord-Kivu). Jusqu’à la mi-journée, boutiques, magasins et complexes commerciaux étaient fermés. Même chose pour les banques et certaines stations-services. Les écoles ont aussi renvoyé apprenants et enseignants à la maison pour des raisons de sécurité.

« Nous ne voulons pas de troubles, de casses. Des jeunes sont en colère », a déclaré à ACTUALITE.CD, un professeur à l'Institut Loyola, une école secondaire privée qui a renvoyé ses centaines d'élèves à la maison.

Cette situation est consécutive à l'appel à la journée ville morte lancé la veille par le groupe de pression "Véranda Mutsanga" pour  décrier la persistance de tueries dans la région de Beni, malgré l'état de siège décrété par le chef de l'État Félix Tshisekedi au Nord-Kivu et en Ituri.

Dès le petit matin, des barricades ont été jetées sur les artères et des heurts signalés dans des quartiers chauds de la ville, à l'instar de Mutsanga et Mususa, à l'entrée sud de la ville. A Mususa, des jeunes manifestants ont placé des arbres pour couper le trafic. Le maire de Butembo, le commissaire supérieur principal Mowa Baeki Telly Roger, à la tête d'une forte équipe d'agents de l'ordre, s'est rendu sur place pour dégager les barricades et ouvrir le trafic sur cet axe qui mène à Goma.

Face aux groupes de jeunes manifestants agités, les agents de l'ordre ont lancé des tirs de sommation. Ce qui explique des coups de feu entendus jusque tard la mi-journée dans cette partie de la ville. Vers 13h00, la situation était timide au centre-ville. 

ACTUALITE.CD a constaté un déploiement important des éléments de la police dans les carrefours stratégiques de la ville, notamment à l'entrée de l'évêché, au rond-point Malu Malu (ex-Soficom, au rond-point Mgr Kataliko (ex-Takenga) et au rond-point Nziapanda pour parer à toute éventualité. La Véranda Mutsanga appelle les autorités à changer de stratégie pour stopper les massacres.

« Même un petit enfant sait constater que l'état de siège est un échec. Aujourd'hui, nos proches sont massacrés à Beni. Nos véhicules brûlés sur l'axe Komanda-Luna. Mais on ne fait que prolonger cet état de siège sans l'évaluer comme il se doit. On ne demande pas qu'il soit levé. Non, parce que c'est la plus importante mesure que semble avoir le président pour endiguer l'insécurité. Nous voulons plutôt qu'il soit évalué, et qu'on change de stratégie face à un ennemi qui semble être déterminé à nous massacrer », a déclaré, à ACTUALITE.CD, M. Shafi Musitu de la Véranda Mutsanga.

Cette manifestation intervient après la prolongation jeudi pour la dixième fois consécutive de l'état de siège. Une mesure qui avait été décrétée début mai dernier par le chef de l'État Félix Tshisekedi pour faire face à l'insécurité.

Claude Sengenya, à Butembo