Le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, patron en exercice de l'Union africaine, a appelé mardi à l'ONU les pays développés à intensifier leur aide à l'Afrique pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
Il a aussi assuré que son continent ne tolérerait "plus jamais des régimes militaires".
"Le processus de démocratisation reste irréversible en Afrique", a martelé le président congolais à la tribune de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU qui tient sa session à haut niveau cette semaine.
"Les soubresauts du moment ne sont que les avatars d'un processus démocratique laborieux, certes, mais qui se construit avec le temps et pierre par pierre", a-t-il ajouté sans citer explicitement la tentative de coup d'Etat militaire qui vient de se produire au Soudan.
"Les peuples africains ne toléreront plus jamais des régimes militaires ou autocratiques", a-t-il assuré alors que la communauté internationale réclame le rétablissement d'un pouvoir civil notamment au Mali et en Guinée.
Dans la lutte contre la pandémie, "malheureusement (...) le mal est encore loin d'être éradiqué", a relevé Félix Tshisekedi, tout en se félicitant que "d'ici janvier 2022, le nombre de vaccins à distribuer dépassera les 25 millions par mois" en Afrique.
Il faut "augmenter la capacité des tests dans les pays qui ne disposent pas des produits de laboratoire requis", "assurer un approvisionnement suffisant et rapide en médicaments et équipements nécessaires à la prise en charge des malades", "généraliser la vaccination en approvisionnant en vaccins ceux qui ne les produisent pas et en les dotant de capacités de production locale", a réclamé le président congolais.
"C'est ici le lieu de lancer un appel à la communauté internationale pour soutenir le projet de création de l'Agence africaine des médicaments", a-t-il précisé, en demandant aussi d'"encourager la recherche médicale et d'accroître la coopération scientifique entre les institutions universitaires", de "soutenir les politiques de réforme des structures sanitaires et élargir la couverture des soins de santé au plus grand nombre dans les pays en développement".
"Les économies africaines ont grandement besoin de financement pour se redresser" car "les efforts internes pour amortir le choc de la pandémie et limiter ses dégâts collatéraux se sont avérés nettement insuffisants comparativement aux pays nantis", a-t-il dit.
"Dès lors, la reprise qui s'amorce risque d'être inégale, creusant ainsi davantage les écarts entre l'Afrique et le reste du monde", a mis en garde le président congolais.
ACTUALITE.CD avec AFP