Etat de siège : réunion de sécurité à la primature en présence des gouverneurs militaires de l’Ituri et du Nord-Kivu

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Les militaires FARDC en patrouille/Ph. ACTUALITE.CD

Les lieutenant-généraux Constant Ndima et Jonny Luboya, respectivement gouverneur du Nord-Kivu et de l’Ituri ont été une nouvelle fois convoqués à Kinshasa en l’espace de moins d’un mois pour prendre part aux réunions consacrées à la situation sécuritaire qui s’est largement dégradée de les provinces précitées en dépit de l’état de siège en vigueur depuis mai dernier. Ce vendredi, le Premier ministre a présidé les assises en présence de deux gouverneurs ainsi qu’entre autres, le ministre de la défense Gilbert Kabanda, le chef d'état-major général de l’armée Célestin Mbala et le commissaire général de la police, Dieudonné Hamuli.

Ces contacts interviennent après la récente visite de M. Lukonde à Beni et Bunia, des villes menacées par l’insécurité grandissante suite à l’activisme des forces négatives, principalement les Forces démocratiques alliées (ADF).

« C'est ainsi qu'à cette réunion, on a associé les gouverneurs militaires qui sont venus spécialement pour donner les éléments frais de terrain, qui permettent au gouvernement de mieux circonscrire la nature des besoins pour le moment et de voir, comment continuer », a dit le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya.

La rébellion ADF présente depuis 1995 sur le sol congolais a imposé aux forces de sécurité congolaises une guerre asymétrique qui a déjà fait des milliers de morts parmi les civils et soldats depuis six ans. L’ONU a rapporté ce vendredi que plus de 1200 civils ont été tués depuis le début de cette année dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Lire ici: RDC: "plus de 1.200 morts parmi les civils et 1.100 viols cette année" dans le Nord-Kivu et l'Ituri (HCR)

L’état de siège décrété par le Chef de l’Etat pour faire face aux violences armées n’a toujours pas apporté de solution au regard de ses résultats moins probants sur le terrain. Cette mesure exceptionnelle est déjà prorogée à sept reprises par le Parlement alors que des voix s’élèvent pour exiger sa requalification. Pour le député Jean-Baptiste Kasekwa, l’état de siège doit être concentré dans les zones en proie aux violences, en l’occurrence  les territoires de Beni au Nord-Kivu et d’Irumu en Ituri. Cet élu de Goma a transmis ce jeudi aux présidents de deux chambres du Parlement un rapport de monitoring de la situation sur le terrain qui fait état de plus de 500 civils tués en quatre mois, période de l’état de siège dans les deux entités.

Clément Muamba