Évaluation état de siège : le député Gratien Iracan déplore la durée de plus en plus longue des travaux de la commission défense et sécurité alors que les tueries se poursuivent

Le corps d'une victime de l'attaque ADF au quartier Rwangoma à Beni/ACTUALITE.CD

Le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan a fustigé mardi 7 septembre la durée de plus en plus longue des travaux de la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale relatifs à l'évaluation de l'état de siège en Ituri et au Nord-Kivu, alors que les attaques des combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) se poursuivent contre les civils.

Il estime que si cette commission avait déjà livré à la plénière les conclusions de son rapport, l'Assemblée nationale aurait déjà formulé des recommandations susceptibles de résoudre les difficultés de l'armée au front.

« Les conclusions de la commission qui seront approuvées par la plénière doivent être coulées en recommandations et appliquées pour  soulager la population, mais surtout,  réformer l'armée pour que l'on ait les résultats conséquents sur terrain. C'est pourquoi je dis que notre commission défense et sécurité est responsable des morts enregistrés ces dernières semaines à l'Est. Ceci s'explique par le retard qu'elle a pour livrer son rapport. Ces recommandations que va formuler l'Assemblée nationale permettraient de résoudre les difficultés de l'armée et ça nous aurait évité des morts de plus, des morts de trop », a dit le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan.

Pour l’élu de Bunia en Ituri, il y a urgence de clôturer l’évaluation avant la prochaine prorogation de l’état de siège.

« Il est donc impératif et c'est vraiment obligatoire que les travaux se clôturent. Parce qu'on a l'impression que les travaux sont en train de se ralentir, pourtant, on avait commencé avec force et courage, tous les jours , il y avait des travaux. Maintenant qu'on autorisé la 7ème prorogation de l'état de siège et que la 8ème se pointe, il est important que l'on ait un débat sur ces recommandations pour que les 500 députés s'imprègnent de la situation réelle sur terrain et qu'ils décident utilement. Ils comprendront les difficultés que nous avons d'avoir une armée forte capable de traquer les groupes armés. Nous avons tendance à voir que les gens commencent à s'endormir et ce n'est pas une bonne chose pour cette population de l'Est qui a assez payé, qui a assez souffert », recommande-t-il.

Lors de la plénière qui a prorogé pour la 7ème fois l'état de siège, la commission défense et sécurité avait, présenté un rapport partiel en évoquant le temps insuffisant pour entendre tous les acteurs impliqués dans l’accomplissement de l’état de siège, notamment la gouverneure de la banque centrale du Congo, l'inspecteur général des finances et les inspecteurs généraux de la police et de l'armée. La plénière avait alors accordé 7 jours supplémentaires à la commission pour finir le volet financier de ses auditions. Dès lors, aucun des précités n'a été auditionné. D'où l'inquiétude de l'élu de Bunia dans la province de l'Ituri.

Berith Yakitenge