RDC : le CSAC, l'ANEAP et JED prônent les états généraux de la presse

De gauche à droite (sur la photo) : Tito Ndombi, Président du CSAC, Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de JED et Kibambi Shintwa, Président de l'ANEAP
De gauche à droite (sur la photo) : Tito Ndombi, Président du CSAC, Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de JED et Kibambi Shintwa, Président de l'ANEAP

Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), Tito Ndombi, a insisté sur la nécessité de la tenue des états généraux de la presse en RDC en perspective de réguler ce secteur. C'était au cours d'une conférence de presse organisée par l'ONG Journaliste en Danger (JED), ce vendredi 3 septembre.

" En observant le paysage médiatique congolais, on peut se permettre de dire que la RDC n'est pas seulement scandale géologique mais aussi médiatique en raison de la pluralité des médias qui caractérisent ce secteur. Le constat est simple : ce pluralisme des médias a accentué les abus dans la liberté d'expression et de presse. On remarque la baisse de la qualité professionnelle dans l'exercice du journalisme, la baisse de la qualité de la formation malgré le foisonnement des écoles de formation en journalisme. Ce qui impose la tenue des états généraux de la presse. A mon avis, l'enjeu des prochains états généraux de la presse consiste à construire le paysage médiatique congolais de ces 25 prochaines années. C'est maintenant qu'il faut construire le paysage médiatique congolais ", a dit Tito Ndombi.

Il a formulé les objectifs nécessaires qui doivent caractériser les états généraux de la presse. 

" Les états généraux de la presse devraient avoir pour objectif global les retombées médiatiques face au nouveau contexte sociopolitique, à l'évolution technologique et aux vrais enjeux de paix et de développement de la RDC. Parmi les objectifs spécifiques : - Nous souhaitons qu'on puisse procéder à une lecture des textes de lois  régissant le secteur ; - Relecture du code de déontologie de la presse ; - Formuler les propositions pour la mise en oeuvre effective des aides et facilités à la presse telles que prévues par la loi ; - Formuler les propositions pour la dépénalisation effective des délits de presse ; - La viabilisation des entreprises de presse et l'amélioration des conditions des entreprises de presse ; - Explorer les moyens pour renforcer les capacités de fonctionnement des organes de régulation, de l'autorégulation et de la corégulation pour leur permettre de jouer pleinement leurs rôles ; - la dépolitisation de la presse ", a-t-il indiqué.

Il a également insisté sur l'indépendance des états généraux de la presse.

" Nous devons faire en sorte que l'organisation et la tenue des états généraux de la presse soient préservées d'une main-mise politique. Le rôle du gouvernement doit se limiter en pouvoir organisateur et de modération, sans aucune forme d'injonction ou d'orientation ", a-t-il ajouté. 

Pour sa part, Tshivis Tshivuadi, secrétaire général de JED pense que les états généraux de la presse vont servir à résoudre les problèmes complexes de la presse congolaise. 

" Nous attendons la tenue des états généraux de la presse. C'est un grand moment pour la profession qui va nous donner l'occasion de trouver des solutions aux problèmes très complexes de la presse qui empêchent le métier de jouer pleinement son rôle de quatrième pouvoir. C'est au niveau des états généraux qu'on va résoudre les questions qui touchent à la sécurité des journalistes, l'assainissement de la profession et la viabilité des entreprises de presse. Toutes ces questions transversales devraient trouver des solutions avec l'implication du gouvernement ", a-t-il dit. 

Par ailleurs, Jean-Pierre Kibambi Shintwa, président de l'Association nationale des entreprises audiovisuelles privées (ANEAP) a, au cours de son speech, appuyé l'idée de la tenue de ces états généraux de la presse. Il a aussi évoqué la nécessité de réformer la RTNC.

Jordan MAYENIKINI