État de siège : le député Jackson Ausse demande au gouvernement de préciser notamment les noms des villages conquis

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Le député national Jackson Ausse a dénoncé les incohérences contenues dans le projet de loi portant prorogation de l'état de siège sur une partie de la République démocratique du Congo pour la 4ème fois. 

Dans son intervention lors du débat général, l'élu de l'Ituri dit attendre prochainement du gouvernement les précisions sur les noms et nombres des villages conquis par les forces armées de la République démocratique du Congo et des membres des groupes armés qui se sont rendus.

Il précise qu'il n'est pas à l'assemblée nationale pour faire une complicité avec le gouvernement contre la population qui jusque-là ne voit pas toujours des avancées sur terrain.

"S'il y a des choses qui marchent, on doit le dire ça marchent ce qui ne marche pas on doit dire que ça ne marche pas aussi. Dans l'exposé de motif prochainement parce qu' il n'est pas question qu'on puisse évaluer si on commençait à évaluer ici, je risque de ne pas terminer ce que je suis venu dire, dans l'exposé des motifs prochainement, il va falloir nous préciser certains points, il faut nous préciser les villages où les groupements où les chefferies conquis. Parce qu'il n'est pas tout simplement question de dire il y a eu des villages récupérés, les nombres de villages du Nord-Kivu où bien de l'Ituri sont connus, les noms sont connus parce-que moi qui parle je suis de l'Ituri, je sais les nombres de villages de l'Ituri si quelqu'un me dit sur un document qu'il y a des villages qu'on a récupérés des mains des groupes armés, ça m'étonne et ça donne des nausées, ça me bouleverse de là où je suis", a déclaré le député national Jackson Ausse lors de sa prise de parole.

Pour lui, les éléments présentés par le gouvernement pour solliciter la prorogation de l'état de siège ne cadre pas avec la réalité sur terrain ou des groupes armés sont encore et toujours actifs.

"Moi qui vous parle ma chefferie est totalement occupé par les groupes armés, le bureau même de Walesa Bonkutu a été brûlé par les groupes armés, le bureau du territoire d'Irumu a été brûlé par les groupes armés et puis tout de suite on vous dit oh non on a récupéré des villages, c'est de qu'elles villages qu'il s'agit ? Donc , il va falloir qu'on nous précise prochainement les noms des villages récupérés, prochainement il va falloir aussi qu'on nous précise les nombres des éléments des groupes armés qui se sont rendus parce que dans l'exposé des motifs on nous dit qu'il y a eu des éléments des groupes armés qui se sont rendus. Ils étaient combien et ils appartenaient à quel groupe armé ? Donc ce sont des précisions de taille qui vont pouvoir nous aider prochainement parce que nous ne sommes pas cas même une boîte à lettre ici pour dire que non, on peut écrire des choses et qu'on arrive ici, nous allons l'avaler comme ça",a-t-il fait savoir.

Au cas où il n'y aura pas toujours d'évaluation pour le changement de la situation sur terrain, cet élu estime que l'assemblée nationale doit s'assumer.

"Je demande à mes collègues de se prendre en charge, l'assemblée nationale doit se prendre en charge,, l'assemblée nationale doit recouvrer son autonomie de manière que prochainement ça ne sera pas un péché que nous puissions décider contrairement à ce que le gouvernement pense, parce que c'est aussi ça le parlement",a-t-il conclu.

L'Assemblée nationale a adopté en plénière, ce vendredi 16 juillet, en première lecture, la prorogation de l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Sur les 339 députés qui ont pris part au vote, 337 ont voté "pour" et 2 se sont abstenus.

Cette prorogation est la quatrième  consécutive depuis la proclamation de l'état de siège par le Président de la République en date du 3 mai dernier. Cette prorogation prend cours le 20 juillet prochain.

Ce texte a été présenté et défendu par la ministre d'État, ministre de la justice, Rose Mutombo. Elle s'est faite accompagnée du ministre de la défense, de celle en relation avec le parlement et du vice-ministre de la justice.

Clément MUAMBA