RDC: Après l’accord signé avec le FMI, il faut réussir le pari de la bonne gouvernance, relancer l’économie, répondre aux défis de la pauvreté et contenter les bailleurs 

ACTUALITE.CD

Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé jeudi 15 juillet 2021 un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour la RDC. Il s’agit d’un montant équivalent à environ 1,52 milliard USD. Le décaissement  de cet argent permettra d’appuyer le programme de réformes structurelles produit par la RDC. 

Un diagnostic effectué par le FMI et les autorités congolaises est sans appel: le coronavirus a eu un impact très négatif sur l’activité économique en RDC l’année passée. Si le secteur minier s’en relativement bien sorti, ce n’est pas le cas de l'économie hors mines. Les derniers chiffres évoquent une contraction du PIB hors industries extractives de 1,3% en 2020. Plusieurs autres facteurs aggravants sont épinglés dont les dépenses liées à l’activation de la gratuité de l’enseignement primaire dans un contexte caractérisé par la faiblesse des recettes. Cette situation a accentué le déficit budgétaire. Autres signes d’une économie malade: la dépréciation rapide du taux de change, la diminution des réserves de change officielles brutes sous le seuil de deux semaines d'importations.

A travers l’accord approuvé, le FMI va appuyer le programme de relance produit par le gouvernement. L’institution financière internationale qualifie ce programme d’ambitieux, mais réaliste. Il vise la promotion d’une croissance économique robuste et durable. L’arrangement trouvé au titre de la FEC se concentrera sur trois domaines clés. Il s’agira d’abord de l'intensification de la mobilisation des recettes intérieures afin d'accroître la marge de manœuvre budgétaire pour les infrastructures et les dépenses sociales. 

C’est la priorité assignée notamment au ministre des finances, Nicolas Kazadi. Des effort fournis portent déjà des fruits une dynamique haussière de mobilisation des recettes par les régies financières a été constatée. Pour le mois de juin, un taux d'exécution de 129% a été enregistré.

Bien plus, le Gouvernement poursuit l’objectif d’atteindre 3 milliards USD de réserves de change afin d’avoir un matelas financier conséquent avec une capacité de trois mois d’importation des biens et services sur ressources propres, notait le compte rendu de la réunion de conjoncture économique de cette semaine.

Le FMI sera également très regardant au sujet de la bonne gouvernance. L’arrangement au titre de la FEC concernera aussi le renforcement de la gouvernance, notamment la gestion des ressources naturelles et la transparence. Il sera intéressant de suivre l’application de dix mesures urgentes présentée la semaine dernière par Eve Bazaiba relatives à la gestion durable des ressources naturelles – forêt au regard des enjeux et défis écologiques planétaires de l’heure. Ces mesures visent, disait la Vice- Première Ministre, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, l’assainissement de la gestion du secteur de l’environnement, l’instauration de la bonne gouvernance et la mise en œuvre de la stratégie d’élargissement de l’assiette fiscale.

Le pays devra également renforcer du cadre de la politique monétaire et l'indépendance de la banque centrale. Le pays a fourni un effort supplémentaire en remplaçant les administrateurs jugés trop proches du Chef de l’Etat, mais le FMI gardera un oeil dans ce secteur.  L'accord au titre de la FEC devrait catalyser également le soutien au budget et aux projets des partenaires extérieurs.

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