Etat de siège au Nord-Kivu : plus 70 miliciens se sont rendus aux FARDC avec une soixantaine d’armes  à Masisi

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu et sa délégation recevant les armes rendues par les miliciens à Kitshanga/Ph ACTUALITE.CD

Au moins 70 miliciens munis de 65 armes se sont rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans le territoire de Masisi. Ils ont été accueillis mercredi 14 juillet par le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Lieutenant-général Constant Ndima à Kitshanga. Il s’agit des miliciens membres de l’Alliance des nationalistes congolais pour la défense de droits humains, (ANCDH)

Comme c’est toujours le cas, ces miliciens affirment avoir répondu à l’appel du Chef de l’État, Félix Tshisekedi de déposer les armes en vue de donner la chance à la pacification de cette partie du pays.

« Nous avons écouté l’appel du Président de la République. Comme le gouvernement actuel est dirigé par des patriotes qui aiment les congolais, nous avons voulu donc venir l'accompagner et l'aider dans la restauration de la paix. Nous avons amené 65 armes dont 63 AK47 et 2 RPJ. Comme nous venons avec l’échantillon, nous verrons comment nos hommes seront encadrés. C'est la première vague. La deuxième sera motivée de la façon dont ces enfants seront encadrés. Le processus va continuer », a dit Issa Ntaba Kabanda, président de l'ANCDH. 

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu qui les a accueillis a demandé à tous les autres miliciens de se désolidariser des groupes armés afin de ne pas être traqués par l’armée.

« L'acte que vous venez de poser démontre effectivement que vous êtes des patriotes. Vous avez suivi l'appel du Chef de l’État, commandant suprême des Forces armées et de la police. Nous lui avons demandé de mettre en place très rapidement la structure qui devra s’occuper de vous qui acceptez de déposer les armes. Et je vous informe qu'il a déjà signé l'ordonnance qui porte sur la création du DDR-CS. Tous vos desideratas seront donc traités par ce service. Il y en a parmi vous, qui voudront servir sous le drapeau et d’autres qui vont intégrer la vie civile. Pour ceux qui aiment servir sous le drapeau, vous suivrez le processus normal. C’est-à-dire, souscrire individuellement à cela et suivre la démarche requise. Je demande à tous les autres qui se rangent encore derrière les étrangers, ennemis de la République, de suivre la voie de la raison car la traque en cours n’épargne personne », a déclaré le gouverneur militaire du Nord-Kivu.

Tous les rendus ont été acheminés au camp de transit de Mubambiro de Masisi où ils attendent, à l'instar de ceux qui sont hébergés à Rumangabo, le processus de DDR-CS.

Du côté de la société civile locale, on salue la reddition de ces miliciens mais l'on exige que des mesures d'accompagnement suivent.

«Depuis l’instauration de l’état de siège, nous avons senti que les choses bougent du côté de Masisi. Il y a une certaine accalmie dans des agglomérations d’où viennent des rendus. Mais, nous demandons que ces redditions soient suivies des mesures d'accompagnement pour éviter que ces gens retournent en brousse et reprennent leur sale besogne. C’est-à-dire, que ceux qui vont intégrer la vie civile le fassent selon les règles et ceux qui vont intégrer l’armée soient bien encadrés à cet effet » a réagi Brigitte Bashali, membre des forces vives de Masisi. 

Le 10 juillet dernier, les responsables du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2 ont présenté au gouverneur militaire du Nord-Kivu 81 armes et munitions ainsi qu’une dizaine de combattants rendus ou capturés. Il s'agit du bilan des opérations menées dans le cadre de l’état  de siège, depuis le 20 juin 2021, toujours dans le territoire de Masisi. L’armée a annoncé l'intensification de la traque des forces négatives dans les territoires de Rutshuru et de Walikale. 

Jonathan Kombi, à Goma