Loi Tshiani : les députés d'Ensemble réaffirment leur détermination à faire échec à ce qu'ils qualifient de “trahison”

Siège de l'Assemblée nationale en RDC/Ph. droits tiers

Les députés nationaux membres d’Ensemble pour la République réaffirment leur détermination à faire échec à la proposition de loi de Noel Tshiani, réservant la fonction du Président de la République exclusivement aux Congolais nés de père et de mère, déposée à l'Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu. 

Pour ces élus, cette initiative est dangereuse et risque de diviser la nation congolaise car elle consacre l'exclusion de certains Congolais aux différents postes de responsabilité d'État notamment la présidence de la République.

« Sommes déterminés à faire échec à cette trahison et à toute autre tentative d'imposer l'arbitraire et la tricherie à notre peuple par ceux qui veulent perturber la marche de notre pays vers une véritable démocratie. En appelons au sens de responsabilité des tireurs de ficelle tapis derrière cette proposition de loi discriminatoire et de nature à polluer le climat politique dans notre pays, à retrouver la voie de la raison et de la sagesse, au nom de l'intérêt supérieur de la nation », ont-ils dit dans une déclaration lue ce mercredi 14 juillet à Kinshasa par Jean-Claude Kibala.

Ces élus nationaux invitent le bureau de l’Assemblée nationale à s’abstenir d’inscrire cette proposition de loi dans le calendrier des travaux parlementaires.

« Invitons le bureau de l’Assemblée nationale à s’abstenir d’inscrire cette proposition de loi discriminatoire dans le calendrier des travaux de notre chambre, étant donné qu’elle viole intentionnellement la constitution, tout en modifiant certaines de ses dispositions, notamment les articles 10 et 72 », ont-ils rappelé dans le document.

À en croire le député national Jean-Claude Kibala, il n'est pas interdit à un Congolais de réfléchir où à un parlementaire de faire des propositions. Quant à la question liée à la nationalité, elle est déjà réglée par la constitution pour éviter tout dérapage.

« Il est de droit à chaque Congolais de pouvoir réfléchir et proposer des textes de lois ainsi de suite. Si nous voulons la démocratie, nous ne pouvons pas refuser à quelqu'un de produire un texte. Est-il qu'en tant qu'homme politique il y a de chose que je ne peux pas faire qu'un homme de la rue peut faire parce que j'ai des responsabilités vis-à-vis non seulement de mes électeurs mais en tant que député qui représente toute la nation donc produire un texte discriminatoire et faire la publicité sur ça, non seulement des Congolais vous suivent mais aussi ceux de l'extérieur vous voient, ce n'est pas responsable. Notre constitution a déjà pris des dispositions pour éviter des dérapages, l'article 13 est claire quant à ce, on ne peut pas interdire à un Congolais d'occuper une fonction aussi hôte qu'elle soit à cause de sa race, de ses origines, sa peau et ainsi de suite, les articles 10, 72 et 220 sont claires », a expliqué à ACTUALITÉ.CD Jean-Claude Kibala.

Ils ont demandé à la population de rester vigilante et prête à répondre à l'appel de mobilisation générale afin de barrer la route à toute tentative ayant pour effet, non seulement de réduire les droits et libertés des Congolais, mais aussi et surtout diviser la population.

Cette proposition de loi initiée par Noël Tshiani, ancien candidat président de la République et portée par Nsingi Pululu voudrait exclure aux fonctions régaliennes notamment la présidence de la République des personnes ayant un parent étranger. Les partisans de Moïse Katumbi, né d’une mère congolaise et d’un père originaire de l’île grecque de Rhodes, pensent que c’est une manœuvre pour exclure leur champion. 

Dans sa communication lors de la plénière tenue mardi 13 juillet 2021, Christophe Mboso avait fait savoir que l'Assemblée nationale se posera la question le moment venu sur l'utilité et l'opportunité de cette loi.

Clément MUAMBA