RDC : des députés nationaux et autorités gouvernementales sensibilisés sur la mobilisation des ressources pour mettre fin à l'exploitation et aux pires formes de travail des enfants

Atelier de sensibilisation des parlementaires et autorités gouvernementales sur la mobilisation des ressources pour mettre fin à l'exploitation et aux pires formes de travail des enfants en RDC par World Vision

Sur initiative de l’ONG internationale World vision, il s'est tenu, ce samedi 5 juin au Pullman Hôtel à Kinshasa, l'atelier de sensibilisation des parlementaires et autorités gouvernementales sur la mobilisation des ressources pour mettre fin à l'exploitation et aux pires formes de travail des enfants en RDC. L'objectif est de pousser les autorités (députés nationaux et gouvernement) à améliorer dans le budget du pays, une part importante pour les enfants.

Au cours de cette séance qui a réuni députés nationaux, sénateurs et délégués des membres du gouvernement central, les enfants ont profité de l'occasion pour mener un plaidoyer invitant les autorités à se pencher sur la situation des enfants, qui ne cesse de se dégrader par manque d'une bonne politique d'encadrement.

« Nous avons remarqué que sur le terrain, il y a beaucoup d'enfants dans la rue, et nous plaidons pour ces enfants, et comme nous sommes aussi des enfants voir nos collègues dans la rue en train de vendre, ils sont vraiment exposés et en danger et on a profité de cette occasion pour présenter notre plaidoyer aux députés nationaux et membres du gouvernement par rapport à ce que nous voyons pour qu'ils puissent nous aider afin de mettre fin au système de l'exploitation économique des enfants dans notre pays. Si les députés nous aidaient à augmenter le budget, j'espère bien que nous ne verrons pas les enfants dans la rue et nous allons voir tous les enfants dans leur milieu qui est l'école. Leur place n'est pas dans la rue », a dit Rabbi Tshaba, Président du Parlement d'enfants de Maluku.

Pour ces enfants, cette rencontre est une opportunité en or afin de présenter aux députés nationaux et membres du gouvernement un message de plaidoyer pour que des décisions et actions concrètes soient prises afin de tourner la page douloureuse et honteuse caractérisée par l'exploitation et les pires formes de travail des enfants. Ce plaidoyer est résumé en sept points :

• Accélérer toutes les initiatives de lutte contre la pauvreté dans les communautés locales et de création d'emplois car, qu'on se le dise, c'est à cause du manque de travail rémunérateur et de la famine que beaucoup de parents sont obligés d'exploiter leurs enfants comme source des revenues ;

• Allouer des ressources financières consistantes aux activités du secteur de l'enfance en priorisant la protection de l'enfant dans le budget 2022 qui va bientôt passer au parlement au mois de septembre ; en outre s'assurer que ce budget soit réellement décaissé en faveur des programmes d'aide directe aux familles des enfants victimes des exploitations, exposés au pire formes de travail où enrôlés dans les groupes armés ; ou qu'il soit orienté vers des services spécialisés d'apprentissage des métiers pour les jeunes ;

• Prendre des mesures contraignantes interdisant la présence et le travail des enfants dans toutes les carrières d'exploitation des Mines et et autres activités illicites pour les enfants sur toute l'étendue de la République Démocratique du, et de d'assurer quotidiennement le suivi de la mise en œuvre de ces mesures par le contrôle régulier des inspecteurs du Travail ;

• Initier une proposition de loi portant réduction des frais à médecin pour le cas des violences sexuelles, ou rendre tout simplement gratuit le coût des soins pour cas pareils ;

• Appuyer avec plus des ressources financières avec les activités de rattrapage scolaire de la Division des Affaires Sociales en faveur des enfants mobilisés, déplacés en situation de rue ou les enfants désengagés des carrières, et améliorer les infrastructures d'accueil ;

• Mener une évaluation technique institutionnelle de la loi N•09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l'enfant en RDC en vue de renforcer les mesures de protection des enfants ;

• Finaliser le processus d'installation d'un Parlement d'enfants au niveau national, et des comités d'enfants en province.

A

Pour la députée nationale Christelle Vuanga, étant déjà membre et présidente de la commission droits de l'homme à l'Assemblée nationale, elle promet de s'activer dès ce mois de septembre lors de l'examen du budget 2022.

« C'est ce qu'on fait chaque jour, et particulièrement moi qui suis dans la commission des droits humains, nous débattons souvent sur les questions des droits de l'enfant et aujourd'hui avec la politique et la vision de World Vision, avec tout ce que nous avons attendu pendant l'atelier, nous pensons vraiment qu'avec la session budgétaire qui arrivera, il faut vraiment militer pour que le budget alloué à la cause de l'enfant soit considérablement majoré », a déclaré Christelle Vuanga.

De son côté, la députée nationale Princesse Munongo Inamezi Dominique estime qu'il faudra une part conséquente dans le budget. Elle a promis de s'investir pour parvenir à régler la situation des enfants à Kinshasa tout comme à l'intérieur du pays.

« C'est tout à fait normal que le gouvernement débloque un montant conséquent, nous devons d'abord voter ce montant au niveau du Budget à l'Assemblée nationale. L'objet de cette rencontre est que nous avons été sensibilisés en tant que députée, je suis de la commission Genre, Famille mais aussi du comité de sage, chez nous au territoire de Lubudi, je vous assure que nous avons un besoin criant de voir un montant conséquent. Pourquoi j'insiste sur ça ? À l'intérieur, on n’a pas d'argent, pour faire l'accompagnement de ces enfants dans les mines qui arrivent et quittent la famille pour le site minier, je vois qu'il n'y a pas d'encadrement conséquent, nous sommes allés plus d'une fois auprès des services du ministère des affaires sociales et familles, ils ont dit qu'ils n'avaient pas des moyens suffisants pour pouvoir encadrer des enfants, c'est un besoin nécessaire et nous, nous allons nous y atteler pour faire un plaidoyer auprès de non seulement notre hiérarchie l'Assemblée nationale mais aussi pour que le gouvernement y jette un œil parce que la situation n'est pas très bonne à l'intérieur du pays même ici à Kinshasa », a-t-elle expliqué.

L’ONG internationale World vision œuvre en RDC depuis plusieurs années sur la campagne globale "Éliminons, Éliminons les violences faites aux enfants".

Clément MUAMBA