Le week-end dernier, Rose Mutombo, la nouvelle ministre de la justice, a demandé au directeur de la prison centrale de Makala de lui transmettre la liste des bénéficiaires de la grâce présidentielle non libérés et d'autres cas de faits bénins. Pour la Fondation Bill Clinton pour la paix qui œuvre pour l’amélioration des conditions de vies des prisonniers, il s’agit d’un pas vers une justice équitable.
Bien avant cette rencontre du 08 mai, une délégation de cet organisme de défense des droits humains s’était entretenue avec le vice-ministre de la justice. La délégation a également multiplié les rencontres avec les procureurs des Tribunaux des Grandes Instances.
« Notre objectif était celui de solliciter l’accélération de la procédure de libération conditionnelle et de liberté provisoire. Les détenus dans les prisons de Kinshasa ne sont pas bien nourris et soignés. La plupart du temps, ceux qui meurent en prison sont des prévenus. A moment-là, l’Etat ne sait pas exactement quelles explications fournir aux familles. Parfois, ils sont mêmes enterrés sans l’accord de ces dernières. Nous voulons que la justice soit équitable, condamner ceux qui sont en conflit avec la loi, et rendre la liberté à ceux qui le méritent. Cette décision de Madame Rose Mutombo est un progrès vers cette justice », explique Mr. Adu Cole.
Emmanuel Adu Cole ajoute par ailleurs qu’il s’agit d’une « décision urgente » du ministre d'État Rosé Mutombo Kiese. « Le greffier de la prison centrale de Makala a passé sa nuit au sein du CPRK pour travailler sur lesdites listes. Il faut noter que parfois l’exécution des ordonnances de grâce présidentielle tarde parce que les parquets bloquent les listes. Notre souhait est de voir la ministre de la Justice user de tous les moyens pour sa politique. Nous saluons cette initiative. Il faut que l'état réduise le nombre de détenus pour lutter contre la surpopulation carcérale et les mauvaises conditions de détention » insiste le défenseur des Droits de l'Homme.
Pour rappel, dans le cadre de son plaidoyer depuis plus de dix ans pour l’amélioration des conditions des détenus dans les prisons de la RDC, cette ONGD avait récemment alerté sur la situation des femmes et des enfants qui font partie des détenus préventifs et dont la procédure judiciaire tarde à venir.
Prisca Lokale