RDC : l’Union Européenne disposée à renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité congolaises « sans nécessairement déployer une mission à l’instar de Artémis »

Charles Michel et Félix Tshisekedi/Ph ACTUALITE.CD

Est-il nécessaire de déployer en RDC une nouvelle mission européenne comme la force Artémis envoyée en 2003 dans la province de l’Ituri alors déchirée par la guerre civile ? C’est ce que réclament plusieurs observateurs au regard de la situation sécuritaire alarmante dans l’est du pays. Ce jeudi 29 avril 2021, cette préoccupation a été adressée au Président du Conseil de l’Union Européenne, Charles Michel qui séjourne à Kinshasa. Selon lui, l’UE « est prête à s’engager » avec d’autres partenaires dans le cadre du Conseil de sécurité.

Bien plus, l’Union Européenne dit privilégier le dialogue engagé avec Kinshasa mais aussi la formation des forces de sécurité congolaises dans le cadre de la coopération bilatérale.  

« Dans le cadre des Nations-Unies, plusieurs États européens sont membres du Conseil de sécurité, il y a régulièrement des évaluations, des discussions sur les différents mandats en lien avec les missions et certainement c'est le cas pour la Monusco. L’Union Européenne, les États membres, on est prêt à être engagé avec les partenaires internationaux, bien entendu avec les autorités de la République Démocratique du Congo sur ce sujet là. Sur le plan Européen, sans parler nécessairement de la comparaison avec Artémis, il y a une capacité, une volonté aussi dans le dialogue qui était entrepris depuis quelques temps maintenant avec le Président pour voir comment on peut mobiliser du support par exemple en terme de renforcement des capacités, de soutien pour faire des réformes nécessaires dans le domaine de sécurité, de formation également pour avoir cette capacité de jouer un rôle positif, stabilisateur mais chaque fois en lien avec les priorités de la République Démocratique du Congo », a répondu Charles Michel au cours d’une conférence de presse conjointe avec le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

La demande de déploiement d’une force à l’instar de Artémis émerge au sein de l’opinion congolais à la suite des manifestations vécues pendant trois semaines contre la Monusco dans la province du Nord-Kivu. Cette option est notamment soutenue par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). La mission de l’ONU est accusée de passivité face aux tueries des civils notamment à Beni et en Ituri.

Mais pour résoudre la situation sécuritaire dans la partie orientale du pays, Charles Michel a salué « les efforts qui ont été faits sur le plan des relations avec les voisins ».

« Il faut aussi prendre en considération cette dimension régionale et ce dialogue qui est engagé pour traiter aussi dans une perspective régionale un certain nombre des situations », a-t-il dit.

L’opération envoyée en Ituri en 2003 par l’Union Européenne avait permis de mettre fin à la première guerre civile (1999-2003) dans cette partie de la RDC. Ce, en dépit de la présence des casques bleus de la MONUC (Mission d’Observation des Nations Unies au Congo). La mission ARTEMIS avait également comme objectif de permettre aux Nations Unies de mettre en place une « Brigade Ituri » des casques bleus pour maintenir la paix après le départ de la mission européenne qui était composée des forces spéciales françaises. Ces dernières avaient une base notamment au Tchad d’où décoller des avions de chasse pour intervenir à Bunia et ses environs.

Clément Muamba