RDC : l'évêque du diocèse de Butembo-Beni appelle à la reprise des activités après trois semaines de grogne contre la Monusco

Des barricades érigées dans un quartier de Beni pour protester contre la Monusco/Ph ACTUALITE.CD

Mgr Melchisédech Sikuli, évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni a lancé un appel à la reprise des activités dans la région après plus de 15 jours de paralysie des activités à la suite des manifestations déclenchées pour dénoncer l’insécurité et les tueries persistantes.

« Les personnes vivent dans une ville où chaque jour si on n’est pas allé au marché, on n’aura pas à manger. Si tous les taxis-motos n’ont pas eu de clients à transporter, ils n’auront pas à manger. On doit agir autrement, si on programme une marche ça doit être pour quelques heures. Si ça doit être pour deux jours, trois jours, quatre jours, eux-mêmes en souffriraient. Tout doit être mesuré. Il faut que les activités reprennent, on ne peut pas paralyser la vie quand on sait que chaque jour on doit se débrouiller pour vivre. Qu’on reprenne les activités. On peut faire des marches comme ça se fait quelques fois pour une heure heure voire une journée. Mais quand c’est déjà plus d’un jour, dix jours je crois qu’il y a ceux qui en souffrent », a dit à ACTUALITE.CD Mgr Melchisédech Sikuli ce samedi 24 avril à Butembo.

Les manifestants ont « quand même raison car après des paroles, des discours, les manifestations sont aussi un langage », reconnaît le prélat catholique.

Les manifestations initiées notamment par le groupe de pression Véranda Mutsanga et le mouvement citoyen Lucha visent aussi à exiger le départ de la Monusco pour son « inaction » dans sa mission de protection des civils. « La Monusco n’est pas la seule cible. Elle partenaire de l’Etat, on ne peut pas les séparer », a ajouté l'évêque de Butembo-Beni.

Ces manifestations ont connu des affrontements entre les jeunes et les forces de l’ordre et de sécurité. Dans la région de Beni, elles ont fait cinq morts. Près de Goma, dans le territoire de Nyiragongo en revanche, 14 personnes ont été tuées et 53 autres blessées en marge desdites manifestations. Ces dernières ont été émaillées des affrontements entre des jeunes. 

Claude Sengenya