Détournements des fonds à l'EPST : le Syeco salue l'arrestation de Willy Bakonga et appelle à la réouverture du procès pour traquer toutes les personnes impliquées

Willy Bakonga

Le Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) salue l'arrestation du ministre d'État, ministre de l'enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), Willy Bakonga à Brazzaville alors qu’il cherchait à s’échapper de la justice pour se rendre en France. Cécile Tshiyombo, secrétaire générale du SYECO estime qu'avec cette arrestation, il faut rouvrir le procès sur les détournements des fonds dans le secteur de l'EPST.

« Nous disons que dès que le ministre traverse le fleuve, il doit directement être acheminé à Makala, nous ne nous en prenons pas à la personne de Willy Bakonga mais nous nous en prenons au système qui doit disparaître. Dès lors qu'il a été appréhendé, il est convoqué par la Cour de cassation au lieu d'aller répondre, on le retrouve au pied d’avion en train d'aller en France et pas ici chez nous mais à Brazzaville, ça signifie quoi ? C'est pour dire qu'il cherche à continuer à nuire et que le système mafia continue. Il faut que ça cesse, il doit être jugé et condamné et on doit l'obliger à rembourser l'argent détourné », a-t-elle dit à ACTUALITÉ.CD ce mercredi 21 avril 2021.

Elle indique qu'il y a encore d'autres personnes impliquées dans ces détournements qui doivent être poursuivis par la justice.

« Lorsque nous avons dénoncé les gens n'ont pas cru, nous avions été traités de tous les maux mais aujourd'hui il y a ceux qui ont déjà écopé de 20 ans de prison, et Monsieur Bakonga qui fut ministre avait déclaré tout haut que son dossier était vide (…) Le rapport de l'IGF qui a trouvé qu'il y avait 62 milliards de FC dilapidés chaque mois n'a pas cité seulement trois personnalités, le rapport a cité 5 hautes personnalités, deux sont en prison, une vient d'être arrêtée à Brazzaville, je pense qu'elle va être acheminée directement à Makala pour qu'il réponde des faits lui reprochés. Nous souhaitons voir les deux autres de l'EPST, la direction de la paie, et avec certains agents et aussi l'ordonnancement avec certains agents sans oublier les secrétaires généraux du budget et des finances puisque ce sont eux qui travaillent sur l'enveloppe salariale des enseignants de la République Démocratique du Congo », a ajouté Cécile Tshiyombo.

Willy Bakonga, ministre sortant de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) a été arrêté mardi 20 avril à Brazzaville (Congo), a annoncé l’AFP. M. Bakonga était recherché par la justice congolaise à cause de détournement des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base. « Willy Bakonga, ancien ministre de l’Enseignement de la RDC, a été débarqué mardi soir d’un vol d’Air France en partance pour Paris, à la demande de Kinshasa qui sollicite son extradition », a déclaré à l’AFP une source policière sous couvert d’anonymat.

En mars dernier, la Cour d'appel de Kinshasa/Gombe à 20 ans de travaux forcés et à une amende de 100 millions de FC, Djamba Kaombe Michel, Inspecteur Général de l'EPST et Delon Kampay, Directeur national du Service de Contrôle et de Paie des personnels Enseignants (SECOPE) pour détournement des fonds alloués au secteur de l’éducation notamment dans le cadre de la gratuité de l’enseignement primaire. Ces deux hauts responsables de l’EPST avaient tous chargé leur « hiérarchie » qui est le ministre Willy Bakonga.

Clément Muamba