Meurtre des experts de l'ONU : " la déposition de Sonia Rolley lève tout soupçon de quiconque au delà des prévenus qui sont aux arrêts " (avocat)

Ph/actualite.cd

La comparution à l'audience du 15 avril dernier devant la Cour militaire de l'ex-Kasaï Occidental de la journaliste française Sonia Rolley comme renseignante dans le procès sur le meurtre des experts de l'ONU Zaïda Catalan et Michael Sharp n'a pas laissé indifférents les avocats de la défense qui assistent les prévenus. 

L'un d'eux, Me Serge Miseka, avocat dans cinq barreaux de la RDC et membre du barreau pénal international qui assiste quatre prévenus dont le célèbre Évariste Ilunga Lumu, évadé, pense que la déposition de la journaliste française enlève tout doute sur une quelconque préméditation du meurtre de deux experts.

« Elle a parlé,  tout le monde l'a écoutée. Elle a parlé devant la Cour et après ses propos,  vous avez vu la Cour décider autre chose ?  Vous avez vu la Cour décider de faire venir telle ou telle autre personne ? Vous avez vu la cour décider de la transformer en prévenue ? Tout le monde s'est épuisé et pour moi,  tout le monde est d'accord. Sa déposition lève tout soupçon de quiconque, selon moi, au-delà des prévenus qui sont aux arrêts et qui bénéficient de la présomption d'innocence. Nous attendons la fin du procès », explique Me Miseka à ACTUALITE.CD.

Concernant la révélation faite par Sonia Rolley sur le numéro de téléphone d'un des présumés meurtriers Jean Bosco Mukanda, qu'elle a dit avoir reçu du feu général Delphin Kahimbi et qui comparaît dans ce procès, Me Miseka pense que c'est une coïncidence qui n'amène à rien.

« Paix à son âme, Delphin Kahimbi,  je ne suis pas son conseil mais il était chef des renseignements  qui se réservait le droit de recourir à quiconque pour tel ou tel autre renseignement. Alors s'il y avait cette coïncidence qu'il avait le numéro d'un témoin devenu plus tard prévenu,  ça reste à vérifier. Mais en tant que chef des renseignements, il avait le droit d'être en contact avec quiconque », martèle Miseka. 

Et qui poursuivre :

« Puisque la même personne était en contact avec le général Kahimbi, à la fois avec la Monusco. Et si le numéro était donné par un membre de la Monusco,  on dirait quoi ? Ce sont les coïncidences pour lesquelles je me réserve et je crois que ça ne nous amène à rien ».

Quant à d'autres personnalités citées par la journaliste de RFI,  l'avocat Miseka les qualifie de "protocolaires" car "toutes ses personnalités, la journaliste devait avoir des contacts avec elles dans le cadre de son travail".

Citée à comparaître comme renseignante au procès sur le meurtre de deux experts de l'ONU,  Sonia Rolley a fait sa déposition jeudi 15 avril 2021. Elle est attendue de nouveau à l'audience du mardi 19 avril pour la séance de projection de la vidéo du meurtre.

Sosthène Kambidi