RDC : au moins deux morts dans de nouvelles violences signalées près de Goma ce mardi

Une partie du boulevard Kanyamuhanga comprise entre rond-point singers et rond-point chukudu en ville de Goma/Ph Ley Uwera ACTUALITE.CD

Alors que la situation semblait s’améliorer à Buhene, Turunga et Kihisi (Banlieue située au nord de Goma dans le territoire de Nyiragongo), de nouveaux affrontements ont opposé ce mardi 13 avril 2021, les forces de défense et de sécurité aux présumés miliciens Mai-Mai dans le groupement Munigi, non loin du bureau de la chefferie de Bukumu. Un militaire FARDC a été tué balle, un autre blessé à la machette et un présumé Mai-Mai tué lors des échanges des tirs.

Selon les témoignages, les présumés miliciens ont, autour de 10h00 locales, lancé une attaque contre les militaires qui sécurisent un espace où des maisons ont été incendiées lors des échauffourées de dimanche dernier. Ce, en attendant une commission d'enquête.

« La scène s'est passée tout juste à quelques mètres du bureau de la chefferie de Bukumu. Les militaires sont venus pour sécuriser le lieu après les accrochages entre les jeunes membres des communautés qui cohabitent à Buhene. Les hommes armés nous ne savons pas si ce sont des Mai-Mai mais en tout cas ce ne sont pas des jeunes d’ici.  Ils ont tiré sur un militaire et blessé un autre à la machette. Le blessé vient d'être transféré à l'hôpital. Lors de la réplique, les militaires ont également tué un de ces présumés Mai-Mai », témoigne à ACTUALITE.CD, Faustin Zabayo, président du conseil territorial de la jeunesse du territoire de Nyiragongo.

Entre-temps, la situation reste tendue dans le territoire de Nyiragongo, selon la même source. Le porte parole du secteur opérationnel Nord-Kivu Sokola 2, le major Njike Kaiko Guillaume promet de se prononcer sur cette question.

Les violences enregistrées dimanche et lundi derniers à la suite des manifestations contre l’insécurité ont fait officiellement 7 morts et 22 blessés autour de Goma, a annoncé le gouverneur Carly Kasivita. L’autorité provinciale a pris un arrêté interdisant temporairement l’organisation des manifestations, pacifiques soient-elles, sur toute l’étendue de la province. Il a également été institué un couvre-feu allant de 18h à 6h dans la commune de Karisimbi (Goma) et dans la chefferie de Bukumu (Nyiragongo), en vue de contrôler les mouvements auteurs des troubles.

Une commission mixte a été mise en place pour statuer sur l’origine des violences qui ont émaillé les manifestations anti-insécurité dans cette zone, causant mort d'hommes et incendie des maisons. Elle est composée des représentants de la société civile, de Barza intercommunautaire, des députés provinciaux et autres leaders communautaires locaux.

Jonathan Kombi et Yvonne Kapinga, à Goma