17 pays dont la France, les USA, le Japon et le Royaume-uni alertent: « si les menaces continuent et la situation sécuritaire se détériore davantage, les activités humanitaires pourraient être suspendues et tous les efforts mis en péril »

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C’est plutôt rare de voir ces pays s’exprimer d’une seule voix qui plus avec un ton si particulier concernant la situation dans l’Est de la RDC. La délégation de l’Union européenne et les États membres représentés en République démocratique du Congo (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, Portugal, République Tchèque, et la Suède), et des ambassades de Canada, Corée du Sud, États-Unis, Japon, Norvège, Royaume-Uni, et Suisse dont donné la voix concernant l’évolution de la situation particulièrement au Nord Kivu et à l’Ituri.

Ils condamnent la violence et les meurtres commis par les groupes armés. Ils encouragent les efforts de la communauté humanitaire, à l’œuvre dans cette région, "qui prend d’énormes risques aux côtés des populations congolaises pour leur fournir une aide humanitaire vitale ». 

Dans un contexte marqué par les manifestations anti-Monusco, ces pays apportent leur soutien aux autorités de l’État congolais ainsi qu’à la mission de l’ONU « dans leur travail continu pour protéger la population civile et éliminer la menace posée par les groupes armés ». 

Selon eux, « il est essentiel qu’une réponse robuste et soutenue soit apportée en fonction des responsabilités de chacun pour faire face aux attaques des groupes armés ».

« Nous soutenons le droit de la population de l'est de la RDC à se rassembler et manifester pacifiquement afin de faire entendre sa voix et appelons les services de sécurité à le garantir, le respecter et l’encadrer dans le respect des lois et règlements. L’espace de la société civile pour pouvoir s’exprimer de façon non violente doit être assuré en tout temps. Nous sommes cependant préoccupés par l’insécurité grandissante dans les villes de Beni et Butembo au Nord-Kivu causée par des actions violentes ainsi que par les menaces irresponsables dirigées contre le personnel de l'Organisation des Nations Unis (ONU) et de la communauté humanitaire », disent-ils.

Ces pays insistent sur l’importance de l’aide humanitaire qui « demeure vitale pour des centaines de milliers de Congolaises et Congolais. Il sied de rappeler que la communauté humanitaire est gouvernée par leurs principes fondamentaux – humanité, neutralité, impartialité et indépendance – afin de sauver des vies et alléger les souffrances ». 

« Tous les jours, cette aide humanitaire est apportée aux populations de Beni et Butembo, parmi tant d’autres. Elle permet à des femmes, des enfants, et des personnes vulnérables de pouvoir se nourrir, s’abriter, se soigner et d’accéder à des services sociaux de base. Si les menaces continuent et la situation sécuritaire de la région se détériore davantage, les activités humanitaires pourraient être suspendues et tous ces efforts mis en péril. Afin de pouvoir continuer à servir les populations congolaises, le personnel et les biens humanitaires doivent être respectés et protégés », ajoutent-ils.

Ils lancent également un appel: « Nous appelons à la cessation de ces menaces et à ce que toutes les parties s’engagent dans un dialogue pour la stabilisation et une paix durable. Nous appelons aussi autorités étatiques et responsables civils et communautaires à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des civiles, des acteurs humanitaires et du personnel des Nations Unies ».