RDC-Butembo: un mort en marge de la répression des manifestants anti-MONUSCO, le maire annonce l’arrestation des policiers

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

Un habitant a été tué en marge de la répression d’un groupe de jeunes anti-Monusco ce vendredi 9 avril en ville de Butembo (Nord-Kivu). D’après le maire de Butembo, la victime est un jeune homme répondant au nom de Mumbere Muthemi, atteint d’une balle alors qu’il se trouvait dans un stade de football, pendant que des agents de l’ordre, notamment des policiers, réprimaient à coup de balle réelle un groupe de jeunes manifestants à Furu, un quartier chaud situé à la sortie Nord de Butembo, en direction de Beni.

Maître Sylvain Kanyamanda signale que la victime est arrivée à l’hôpital pendant qu’il venait de mourir.

«Les barricades ont commencé depuis la nuit. C’est à 2heures que nous avons dépêchés les éléments de l’ordre pour dégager les barricades. Moi j’étais en train de recevoir les amis de jeunes patriote (un autre groupe de jeunes qui ont marché dans la ville), de l’autre coté, les éléments de l’ordre étaient en train de dégager les barricades au niveau du point communément appelé Synohydro. C’est à partir de la que J’ai reçu in coup de fil qu’il y aurait quelqu’un qui a reçu une balle au ventre. Directement j’ai appelé le colonel. L’ordre que j’ai donné, c’était d’arrêter tous les suspects, tous les éléments policiers qui étaient aux alentours. Selon les infos, la victime a été atteinte étant au stade (de football) communément appelé stade Maurice», explique le maire Sylvain Kanyamanda.

Des témoins accusent des policiers de l’unité déployée à Furu d’être auteurs des tirs. Ainsi le maire annonce l’arrestation d’un groupe de policiers, dont il ne précise pas le nombre, des policiers qui étaient positionnés au pont Biasa, à environ 400 mètres du lieu de l’incident.

Sylvain Kanyamanda appelle les habitants à fournir des éléments de preuve à l’auditorat militaire qui mène les enquêtes afin que justice soit rendue.

«J’ai fait arrêter les gens, les premiers suspects, les policiers, parce que dans la foule il y en a des ceux-là qui ont prétexté avoir vu celui a commis cet acte. Tous ceux qui ont été suspectés par la population, nous les avons arrêtés, en attendant que les enquêtes continuent. L’occasion de demander à toute la jeunesse de Furu qui estime avoir des précisions sur l’auteur de venir accompagner l’auditorat militaire dans ces enquêtes, parce que notre souci c’est d’aboutir à des conclusions et tirer des responsabilités», exhorte le maire Sylvain Kanyamanda.

Bureau du quartier incendié, habitats de policiers saccagés

Rouge de colère, des jeunes de Furu sont allés incendier le bureau du quartier Congo ya sika dans lequel se trouve la cellule Furu et saccagé trois maisons appartenant aux policiers. Le maire appelle les jeunes à revenir à la raison pour éviter de plonger la ville dans une anarchie. 

«Ce n’est pas de la blague. Nous avons le devoir de donner de l’orientation à notre population. Lorsque notre population n’est plus disciplinée à suivre les orientations de l’autorité en place, c’est que nous allons devenir une société qui pourra être comparée à une jungle. Je demande à la population à pouvoir revenir à la raison. Que chacun ait le sens de responsabilité, que vous soyez  operateur économique, que vous soyez leader d’opinion dans votre quartier, votre avenue, votre commune. Il est temps de revenir à la raison. Seulement par le fait de bloquer le passage, nous venons de voir une victime, au-delà de ca le bureau du quartier Congo ya sika  venait d’être incendié, et trois policiers dont les maisons viennent d’être incendiés. Ils sont victimes de cette barbarie de notre jeunesse. Quel lien la population peut tirer entre le départ de la MONUSCO et l’incendie du bureau de quartier ? Quel lien entre le départ de la MONUSCO et le saccage de ménage de nos policiers», interpelle le maire.

Cet incident intervient en marche de la répression d’une manifestation des jeunes de Furu qui ont barricadé, depuis la soirée du jeudi, la route principale pour, disent-ils, exprimer le ras-le-bol face à la recrudescence des tueries à Beni, et par conséquent, exiger le départ de la MONUSCO qu’ils accusent de ne rien faire pour protéger les civils.

Claude Sengenya