Violences à Bakuakenge : les ressortissants de Mweka vivant à Kinshasa écrivent à Tshisekedi

Le président de la république, Félix Tshisekedi/Ph Présidence

Les ressortissants du territoire de Mweka vivant à Kinshasa ont saisi le Président de la République Félix Tshisekedi au sujet des violences dans la localité de Bakuakenge, localité disputée par les provinces du Kasaï et du Kasaï Central et où des dizaines de personnes ont été tuées dans la nuit du 28 au 29 mars 2021.

Dans leur mémorandum déposé à la Présidence de la République ce mardi 6 avril 2021, les ressortissants de Mweka vivant à Kinshasa peignent à la meilleure attention du Chef de l'État la situation de Bakuakenge.

« En date du 28 au 29 mars dernier, les assaillants non autrement identifiés mais venus du territoire de Demba (Kasaï Central) voisin ont planifié et dirigé une attaque contre la population Kuba sans défense causant des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Il est fait état de plus de 30 morts, de plusieurs blessés graves et de la destruction de plus de 150 maisons d'habitation », lit-on dans ce mémorandum qui poursuit :

« Au moment où nous sommes ici devant votre autorité, plusieurs personnes sont portées disparues et plus de 2500 autres ont fui leurs habitations pour se cacher dans la brousse. (...)les assaillants continuent à piller, violer et perpétrer des atrocités contre la population en toute impunité et dans l'indifférence totale des autorités tant nationales que provinciales ainsi que des organisations de défense des droits de l'homme. À ces jours, les victimes et la population sont abandonnées à leur triste sort sans assistance ni l'aide ».

D'autre part, dans leur mémorandum, les ressortissants de Mweka rafraichissent la mémoire du Président de la République sur les résolutions issues du forum sur la paix et la réconciliation entre les populations Lubaphones de Bena Milombe dans le territoire de Demba et les Kuba de Mweka, forum organisé à Kananga par le ministère de l'intérieur du 9 au 11 octobre 2020 dont ils appellent à la mise en oeuvre.

Enfin, le mémorandum se termine par quelques recommandations pour lesquelles les signataires sollicitent l'implication personnelle du président Tshisekedi. Entre autres recommandations : « l'ouverture d'un procès public à Bakuakenge afin de juger toutes les personnes citées, impliquées de près ou de loin dans les tueries, la mise en place urgente d'une commission d'enquête des députés provinciaux et nationaux de deux provinces aux fins de recueillir les éléments d'information les plus complets, le rapatriement de la population qui vit en brousse et la non-politisation des résolutions du forum de Kananga ».

Sosthène Kambidi