Nord-Kivu : le président de l’Assemblée provinciale appelle le gouvernement Sama Lukonde à faire de la sécurité dans l’est une priorité des priorités

Les membres du Bureau de l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu

La session ordinaire de mars a  été ouverte ce mardi 30 mars à l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu. Dans son traditionnel discours d’ouverture prononcé en présence du gouverneur de la province, des membres du comité provincial de sécurité et autres autorités politico-administratives, le président de l’organe délibérant du Nord-Kivu, Robert Seninga, a peint un tableau sombre de la situation sécuritaire sur l’ensemble du pays en général et particulièrement au Nord-Kivu.

En plus des terroristes ADF qui opèrent dans le territoire de Beni, la situation sécuritaire de Masisi, Walikale, Rutshuru et le sud de Lubero est caractérisée par la recrudescence des groupes armés locaux qui ne cessent d’endeuiller la population. 

« Au regard des statistiques sur les tueries enregistrées dans la partie Nord comme dans la partie sud de notre province et des souffrances qu’endurent nos populations, il y a lieu de conclure que les défis sécuritaires sont énormes. Le Gouvernement de l’Union sacrée de la nation devra beaucoup plus se pencher en priorité sur cette question d’insécurité en vue de son éradication. Je salue à juste titre la position du Président de la République dans son appel adressé au monde entier, celui de se liguer contre toute forme de terrorisme qui écume l’Est du pays. Son plaidoyer développé en faveur de l’éradication de ce phénomène qu’il a qualifié de guerre asymétrique requiert l’attention de tous », a dit le président de l’Assemblée provinciale, Robert Seninga.

Tout en condamnant  avec la toute dernière énergie tous ces actes de barbaries, l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu invite, à cet effet, le gouvernement à redoubler d’efforts en mettant à la disposition des forces armées et de sécurité les moyens nécessaires afin de leur permettre de faire face au défi sécuritaire de cette  province.

«Je sais très bien aujourd’hui que la province du Nord-Kivu comme d’autres provinces, le Sud-Kivu, l’Ituri, nous traversons des moments difficiles d’instabilité sécuritaire. La priorité pour nous tous, pour le gouvernement provincial, autant que pour le gouvernement central, parce que le Président de la République ne cesse de le répéter, nous devons tout faire pour que la paix et la sécurité reviennent à l’est de la RDC. Et donc, nous ne pouvons pas, pendant qu’on est attaqué, pendant qu’on est en train de chercher la force publique, flécher le contraire, parce que la force publique de l’État, c’est aussi les moyens que  l’État », a pour sa part indiqué le gouverneur Carly Kasivita, invité à la cérémonie d’ouverture de la session de mars 2021.

La session ordinaire de mars s’ouvre au Nord-Kivu alors que certains élus alertent les autorités sur la désobéissance fiscale des habitants de la partie Nord de la province d’ici un mois si jamais la paix et la sécurité n’y sont pas rétablies.

La région de Beni fait ces derniers temps face à un regain d’insécurité caractérisé par des attaques des combattants ADF ayant déjà fait plusieurs dizaines des morts en moins d’un mois.

Six personnes dont un militaire FARDC ont été tuées lundi dans une attaque attribuée aux rebelles ougandais de l'ADF à Tchanitchani, près de Mayimoya (territoire de Beni) alors que deux autres personnes dont un élément ADF et un civil ont trouvé la mort dans une autre attaque des rebelles ADF au village Manyama-Beu, à 15 Km de Mamove, toujours dans le territoire de Beni.

Jonathan Kombi, à Goma