RDC : le mouvement national des survivantes des violences sexuelles plaide pour mettre fin au cycle d'impunité

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Le Global Survivors Fund en collaboration avec le Mouvement National des Survivantes des Violences Sexuelles en RDC et le soutien de la fondation Panzi organisent du 30 au 31 mars, une table ronde autour des réparations. Des survivant.es de violences sexuelles, des acteurs institutionnels concernés, des organisations de la société civile et des représentants diplomatiques devront, à la suite des discussions, planifier un agenda commun et des solutions acceptées par tous en vue de la création d’un Fonds national de réparations.

Le fond mondial de réparation a été lancé en 2019 par Nadia Murad et le Docteur Denis Mukwege après qu'ils aient reçu le Prix Nobel de la Paix en 2018. "C'est un fond qui se veut être un appui technique pour la mise en œuvre de réparation pour les survivantes des violences sexuelles", renseigne Maud-Salomé Ekila, chargée de communication du Dr. Denis Mukwege, tout en expliquant que le fond mondial vise les pays qui sont touchés par le viol utilisé comme arme de guerre.

"En RDC, cela va faire un an que le projet pilote du fond mondial est fonctionnel. Nous sommes actifs sur le terrain, au Kasaï, au Nord et au Sud Kivu dans plusieurs villes différentes. Il est important de rappeler qu'il y a des femmes qui sont en attente de réparation et nous insistons sur le fait que quand on parle de réparation, il n'est pas uniquement question d'argent, ça peut être des lieux de mémoire, des garanties de non répétition, de l'aide psycho-social. L'approche du fond mondial de réparation c'est vraiment d'être centré sur les besoins de la survivante," explique Mme Ekila tout en insistant sur le fait qu'aujourd'hui le fond mondial est déjà actif dans certains pays comme la Guinée, en Irak et bien entendu en RDC.

La table ronde prévue à Kinshasa le 30 et le 31 mars sera  un moment de dialogue avec les autorités nationales et les représentations diplomatiques. "Ce que nous voulons c'est que l'état congolais puisse protéger ses citoyens, il faut des réformes au niveau de la sécurité, nous voulons que l'état puisse aider à lutter contre l'impunité, nous demandons des excuses publiques du président de la République au nom de la nation, ça c'est une forme de réparation qui est demandé par les survivantes depuis de nombreuses années. Pour rappel, le 19 juin 2020 dernier un mémo a été adressé en ce sens au président de la République, pour les survivantes cette reconnaissance de leur souffrance est  déjà un premier pas vers les réparations,"  rappelle Maud-Salomé Ekila.

Prévu sur deux jours à l'Hôtel Pullman de Kinshasa, ces rencontres auront surtout pour but de mener des actions de plaidoyer  et travailler avec les organisations de la société civile dans le but d'obtenir  entre autres plus d'implication de la part des autorités congolaises.

Prisca Lokale