L’ONG la Coalition pour la sauvegarde des droits humains (CSDH), qui plaide en faveur des droits économiques, sociaux et culturels en RDC, dénonce de graves violations des droits humains dans le conflit qui oppose la Société Chemicals of Africa (CHEMAF) aux représentants de la communauté de Mukumbi, village jadis situé à 7 kilomètres de la ville de Kolwezi dans la province de Lualaba.
Karl Mweze Balemba, coordonnateur national de la CSDH, fait savoir que les représentants de la communauté de Mukumbi reprochent à la société CHAMAF plusieurs faits contraires à la loi après qu’ils ont été déguerpis de leurs terres au profit de cette société sans indemnisation.
« Le déguerpissement forcé depuis le 10 novembre 2016, sans indemnisation préalable, ni relocalisation ayant plongé près de 3 000 familles dans un état de sinistre : sans logements, leurs maisons, écoles, hôpitaux, marchés et églises ont été démolis sauvagement sans contrepartie », dit un communiqué de l’ONG.
Et de poursuivre :
« Plusieurs cas de violations graves des droits humains et d’infractions susceptibles d’être qualifiés de crimes contre l’humanité dans les rapports entre la société en complicité avec certains gouvernants contre la communauté déguerpie. A titre illustratif, on peut citer les pillages de tous les biens des villageois, maisons démolies et d’autres incendiées, un enfant brûlé vif, des coups et blessures volontaires ayant arraché les dents à plusieurs personnes, arrestations arbitraires lors de la répression des manifestations, des atteintes à l’intégrité physique, destruction par incinération d’une trentaine de cartes d’électeurs dans l’objectif de dissimuler et renier plus tard l’existence du village Mukumbi dont sont originaires les porteurs desdites cartes, etc. ».
La CSDH fait aussi savoir que la société CHAMAF avait rejeté la main tendue par la communauté déguerpie, pourtant elle était ouverte au dialogue pour la résolution à l’amiable de ce litige.
A titre de revendications, note la CSDH, la communauté de Mukumi veut notamment que la procédure d’indemnisation, relocalisation et réinstallation soit amorcée sans délai et menée conformément à la Constitution, au Code minier et au Règlement minier en vigueur en RDC.