RDC : près de deux ans après le crime, le procès des présumés assassins de l'épidémiologiste de l'OMS s'ouvre à Butembo

La Cour militaire du Nord-Kivu/Ph ACTUALITE.CD

Ouverture, ce lundi 22 février à Butembo (Nord-Kivu), du procès des présumés assassins de l'épidémiologie de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Ricahrd Mouzoko, abattu en avril 2019, en pleine crise d'Ebola dans l'est du Congo. C'est la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu, dont les juges sont venus de Goma, qui traite ce dossier en premier et dernier ressort. L'audience se déroule dans la cour de l'auditorat militaire de Butembo, prise d'assaut par des dizaines d’habitants assoiffés de connaître la vérité pour un dossier qui avait agité toute la ville en pleine crise d'Ebola.

Au total, 25 personnes sont poursuivies pour « association de malfaiteurs et terrorisme ». Mais en cette première audience ouverte autour de 10 heures, seuls 8 prévenus étaient présents, dont trois médecins à savoir les docteurs Kasereka Kasisivahwa Gilbert, Sangala Kisaka, et Luondo Paluku. A en croire le colonel Ndaka Mbwedi, officier du ministère public, « d'autres prévenus sont en fuite », après s'être évadés notamment lors de l'attaque dirigée contre la prison centrale deKangbayi à Beni, en octobre 2020.

L'audience de ce lundi consiste à l'identification des prévenus et la communication des faits mis à leur charge. Au cours des ce procès, la Cour militaire opérationnelle ne se limitera pas au seul meurtre du docteur camerounais Richard Mouzoko. A en croire l'extrait de rôle consulté par ACTUALITE.CD, elle traitera aussi les dossiers des attaques contre l'Université adventiste de Lukanga, en territoire de Lubero, ainsi que contre le Centre de traitement d'Ebola (CTE) de l'Itav-Butembo. Cette dernière attaque avait coûté la vie à deux policiers entre mars et mai 2019, période caractérisée par des violences contre les équipes de riposte contre Ebola. Le principal défi pour ce procès est logistique, notamment la prise en charge des magistrats venus de Goma, pour un procès qui risque d'être long, au regard de la complexité de l'affaire et la fuite de nombreux prévenus.

Claude Sengenya