RDC : « Nous avons pris en compte la déclaration du Chef de l’Etat à l’issue des consultations et attendons voir le résultat au sein du gouvernement », Rose Mutombo

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Présidente du cadre de concertation de la femme congolaise (Cafco), Rose Mutombo livre son point de vue ce à propos du profil du prochain premier ministre et  son gouvernement. Pour cette figure de la défense des droits des femmes en RDC, les promesses tenues par le Chef de l’Etat devraient être concrétisées à travers la composition de l’équipe gouvernementale.

"Il doit d'abord être conciliant pour éviter de reproduire qui s'est passé entre le premier ministre sortant, Ilunga Ilunkamba et le président de la République. Ce devra être une personne chevronnée, qui ne va pas tâtonner étant donné que la population a besoin des solutions concrètes et qu'il ne reste pas beaucoup de temps", précise Rose Mutombo sur les critères de désignation du premier ministre.

Et pour ses ministres, elle propose que ce soient « des personnes qui ont une certaine expérience dans la gestion et dans le domaine spécifique où ils seront affectés et  qu'ils sachent donner des résultats par rapport aux objectifs que le gouvernement s'est assignés." 

En attente de la concrétisation des promesses du Chef de l’Etat

Pour ce qui est de la participation des femmes dans le prochain gouvernement, Rose Mutombo rappelle la promesse de Félix Tshisekedi, à l’issue de ses consultations initiées à la suite d’une crise entre sa plateforme, le Cap pour le changement (CACH) et son allié au pouvoir, le Front Commun pour le Congo (FCC). 

 "'Il est important d'avoir une bonne représentation des femmes dans ce gouvernement. Le Chef de l'État l'avait promis dans la restitution de ses consultations, il va travailler avec les femmes et les jeunes. Nous prenons en compte cette déclaration et nous attendons  de voir qui sera nommé dans ce gouvernement. Nous avons besoin des femmes et des jeunes compétents. Ceux et celles qui ont la maîtrise de leurs secteurs pour que les attentes de la population soient satisfaites," soutient-elle. 

En janvier 2020, au cours d’un conseil des ministres qui s'est déroulé dans le contexte des tensions au sein de la coalition gouvernementale (FCC - CACH), le chef de l'État avait signifié qu'il "n'hésitera pas à prendre ses responsabilités en cas d'obstruction à son action". Il avait par la même occasion réitéré sa position de ne " laisser personne entraver, par diverses manœuvres, la concrétisation de l’aspiration du peuple congolais au changement." 

Pour éviter des dissensions entre les ministres et le président de la République, la présidente du Cadre de concertation de la femme congolaise propose que « tous ceux qui seront nommés aient au préalable adhéré à la vision du Chef de l'Etat et que la tâche de chaque personne soit définie pour l'atteinte des résultats. » Et d’ajouter, « Je crois que le Chef de l’Etat devrait faire un bon choix et tenir compte de l'expertise de chaque personne ». 

Comment gérer les divergences des vues au sein de l’Union sacrée ? 

"Il faut une bonne solidarité gouvernementale, que le devoir de réserves soit vraiment de mise et que l'on évite de faire des commentaires dans la presse ou les réseaux sociaux.  J'estime aussi que chaque partie a su tirer de l'expérience du passé et qu'elles ont compris l'importance d'user du devoir de réserve par rapport aux décisions prises par le chef du gouvernement ou le président de la République" a-t-elle fait savoir.

Pour rappel, Sylvestre Ilunga Ilunkamba a déposé sa démission le vendredi 29 janvier auprès du Chef de l’Etat. Cela fait suite à la motion de censure votée par les députés nationaux. Alors que ses proches expliquaient qu’il ne compte pas démissionner, le Premier ministre l’a fait.

Prisca Lokale