Pétitions contre le bureau d'âge : le député Gratien Iracan voit une volonté de « nuire » et appelle au respect des points inscrits à l'ordre du jour de la session extraordinaire

Les membres du bureau d'âge de l'Assemblée nationale/Ph ACTUALITE.CD

Le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan voit, à travers des pétitions contre les membres du bureau d’âge, une volonté des députés FCC de nuire au bureau Mboso. Il invite ses collègues qui ont répondu favorablement au changement à se concentrer sur les points inscrits à l'ordre du jour de la session extraordinaire.

« Toute pétition visant à déchoir le bureau d'âge ne passera pas. Aucun texte réglementaire l'autorise, d'autant plus que ce bureau temporaire est limité dans le temps. Il est très prématuré de parler de détournement en 5 jours d'exercice en fonction. La Cour Constitutionnelle, dans son arrêt, a donné pouvoir au bureau d'âge, de gérer toutes les affaires courantes de l'Assemblée nationale pendant la session extraordinaire », précise le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan.

Pour Iracan, il est prématuré de parler de malversation dans le chef du président du bureau d’âge, comme accusent les pétitionnaires. L'élu de Bunia (Ituri) a participé aux travaux de la commission mise en place pour la remise et reprise entre l’ancien bureau et l’équipe Mboso. Il confirme que près de 2.5 millions USD sont laissés par l’équipe Mabunda dans la caisse et ce montant, d’après lui, se trouve jusqu'à ce jour dans un compte bloqué de l'Assemblée nationale.

« Les 32 milliards FC dotés à l'Assemblée nationale par l'État conformément à la loi de finances 2020 concernent les frais de fonctionnement septembre et octobre 2020. 16 milliards FC ont été décaissés en novembre alors que la gestion était encore assurée par le bureau Mabunda. Les 16 autres milliards FC ont été décaissés le 28 décembre 2020 par la Banque centrale. Le bureau d'âge est entré en possession de cette dotation à partir du 6 janvier 2021. Le bureau d'âge, lors de la passation du pouvoir, a constaté que l'ancien bureau disposait dans un compte bloqué de l'Assemblée nationale dans une banque, d'un montant de près 2,5 millions USD. Ces fonds existent en ce jour. On ne peut donc parler d'un détournement. Les 24 milliards FC sollicités par l'Assemblée nationale pour la session extraordinaire, conformément à la loi des finances 2021, n'ont pas encore été payés. On ne peut pas détourner ce qui n'existe pas », explique-t-il.  

M. Iracan voit dans l'acte des pétitionnaires, une résistance au « changement positif ». « Notre pays ne peut pas continuer avec des querelles, juste pour l'intérêt de quelques individus. Les députés nationaux conscients du changement positif vont travailler normalement en respectant les points inscrits à l'ordre du jour dans le calendrier de la session extraordinaire », estime-t-il.

Dans ce contexte, le bureau d'âge a déposé ce mercredi 13 janvier, une plainte contre l’huissier de justice Ntona Diambu Olivier-Junior qui a déposé les pétitions et Sylvain Mbangama, secrétaire administratif de l’Assemblée nationale pour « faux et usage de faux, usurpation des titres ainsi que propagation des fausses nouvelles ». Pour l’équipe de Mboso, ces pétitions ont été déposées au secrétariat administratif alors que le service courrier était ouvert.

Berith Yakitenge