RDC : pour HRW, le maintien des officiers sanctionnés dans l'armée sape davantage les perspectives de réforme au sein de l’appareil de sécurité

Parade des FARDC à l'état-major Sokola 1 à Beni/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

La situation des droits humains en République démocratique du Congo s’est dégradée en 2020 sous la présidence de Félix Tshisekedi, après une première année de mandat marquée par des avancées.C'est le constat du rapport de l'ONG  Human Right Watch rendu public ce mercredi 13 janvier 2021.

"Les autorités congolaises ont réprimé des manifestants pacifiques, des journalistes et des personnalités politiques, tout en utilisant les mesures de l’état d’urgence imposé de façon temporaire en raison de la pandémie de Covid-19 comme prétexte pour endiguer les mouvements de contestation", indique le rapport de cette organisation de Droit de l'homme.

Et d'ajouter :

"En juillet, le général John Numbi, impliqué dans le double assassinat de l’éminent défenseur des droits humains Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana en 2010, a été démis de ses fonctions d’inspecteur général de l’armée. S’il s’agit là d’une démarche positive, Tshisekedi a remplacé Numbi par le général Gabriel Amisi, lui aussi impliqué depuis longtemps dans de graves violations des droits humains dans l’est de la RD Congo".

Pour HRW, la reconduction des officiers sanctionnés dans des postes clés de l'armée congolaise sape davantage les perspectives de réforme au sein de l’appareil de sécurité.

"D’autres officiers supérieurs connus pour leur implication dans de graves exactions ou sous le coup de sanctions internationales ont également été promus, sapant davantage les perspectives de réforme au sein de l’appareil de sécurité, qui est toujours fermement contrôlé par l’ancien président Joseph Kabila. D’autres réformes ont été freinées par les luttes intestines au sein de la coalition au pouvoir déjà agitée, formée par Tshisekedi et Kabila, dont la force politique contrôlait le parlement et la plupart des provinces. L’effondrement de la coalition au pouvoir en décembre a aggravé cette lutte pour le pouvoir", a expliqué HRW.

Lors de la mise en place au sein des FARDC, le Chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi avait écarté le général d'armée John Numbi sanctionné, tout en gardant d'autres généraux dans des postes clés au sein de l'armée congolaise. Parmi eux, l'on peut citer Gabriel Amisi Kumba promu général d'armée et Inspecteur Général des FARDC et Général Akili Mundos au poste de Inspecteur Général Adjoint des FARDC.

Clément Muamba