Kinshasa : exposition photos de Godelive Kasangati du 8 janvier au 2 février à l’institut français 

Les photos de Godelive Kasangati exposées à l'institut français

L’artiste peintre et photographe congolaise Godelive Kasangati a lancé l’exposition photographique de ses deux séries ‘‘Etrangère’’ et ‘‘Family Diary’’ce vendredi 8 janvier à la salle d’exposition de l’Institut Français de Kinshasa, Halle de la Gombe. Cette jeune artiste fait voyager dans son univers, propose de réfléchir, au travers de son travail, sur les questions d’identité personnelle et culturelle, de mémoire et d’espace. Cette exposition ira jusqu’au 02 février et reste ouverte au public de 8h à 18h, tous les jours sauf le dimanche et le lundi.

Godelive Kisangati dit vouloir amener le public à méditer concernant leurs propres réalités.

« Cette exposition est importante parce qu’il y a un silence qui règne dans ces photos, ça amène le public à méditer. Pas seulement par rapport à ma photo mais par rapport, peut-être, à sa vie parce que lorsqu’on regarde une œuvre d’art, on voyage dans le monde des idées ou le monde fantastique de la pensée. Le public peut se voir à travers ces images, peut dire que c’est son reflet, peut se questionner, interagir avec ces images, tout le monde peut le prendre par rapport à une situation qu’il vit maintenant ; c’est comme une thérapie pour eux », a-t-elle dit à ACTUALITE.CD.

Godelive dit que ces deux projets se suivent et veulent expliquer la même chose.

« En parlant d’étrangère, je me vois étrangère dans le monde parce qu’il y a beaucoup de choses qui se sont passées dans ma vie que je traduis dans ces images. Ce sont des choses liées au divorce qui a frappé ma famille et à la solitude qui est la conséquence d’un divorce. Et après, ce sentiment de me sentir seule, je voulais m’intégrer dans le monde et je n’y arrivais pas, c’est même un regard de si loin dans les photos. Je me sentais seule, je noyais dans un sentiment de peur, de solitude, de manque de confiance en moi. Je traduis ces sentiments que je ressentais par des photos. Je rentre dans mon passé, je fouille dans ma mémoire pour voir toutes ces choses qui me sont arrivées et qui ont façonné ma personnalité. Après tout ce constat, je me mets en scène, je porte des costumes pour traduire ces évènements. Je me mets dans des lieux qui me sont familiers mais qui ramènent le côté où je suis entourée des personnes mais je me sens seule », explique-t-elle.

Et d’ajouter : « Dans Family Diary, c’est ma cousine que je photographie. Elle m’a raconté son histoire et c’était presque la même avec la mienne. Elle avait peur d’affronter le monde, elle se sentait angoissée parce que ses parents avaient divorcé, elle sentait comme si elle ne pouvait pas s’adapter au monde ».

Sur les murs, toutes les images sont en noir et blanc pour mieux traduire un sentiment de solitude, de se cacher, l’envie de se déguiser, de rester dans son monde, un goût du sombre. Elles sont également sans titre particulier pour permettre au public de voyager dans leur imaginaire plutôt que de se concentrer sur les titres.

Godelive Kasangati est une artiste visuelle congolaise. Elle arrive à Kinshasa en 2015 en provenance de Goma pour poursuivre ses études à l’académie des beaux-arts. En dépit de son diplôme de licence en peinture, elle s’est intéressée à l’art dans sa globalité et à d’autres disciplines artistiques comme la vidéo, l’installation et la photographie depuis 2016. Le travail de Godelive a été présenté à la Biennale des rencontres de Bamako pour la photographie africaine en 2019 et au Musée national de la RDC en 2020.

Emmanuel Kuzamba