Nord-Kivu : en vue d'endiguer notamment la criminalité urbaine, les autorités lancent l'opération de bouclage des motos sans plaque d’immatriculation

Ville de Goma/Ph. Jonathan Kombi

Début ce jeudi 7 janvier 2021 à Goma (Nord-Kivu) du bouclage des motos sans plaque d’immatriculation. Des éléments de la police ont été renforcés dans des carrefours et autres parkings pour arrêter toutes les motos qui ne portent pas de plaque d’immatriculation. Ce, après une semaine de sensibilisation à travers les médias et autres voies de communication que les autorités provinciales ont décidé de passer à la vitesse supérieure. 

Par ce bouclage, les autorités provinciales visent non seulement à renflouer les caisses de l’État mais aussi à lutter contre l’insécurité.

« Les criminels opèrent facilement avec les motos. Pour que nous puissions stopper ce genre de criminalité, il a été décidé que chaque moto soit identifiée à partir de l’identifiant que nous appelons la plaque. Comme il s’agit plus des mesures sécuritaires, ce que nous pouvons continuer à lancer comme message, c’est de dire  aux propriétaires des motos de rester à la maison parce que la loi congolaise n’autorise pas à un engin d’être sur la route sans plaque d’immatriculation. Et comme c’est une violation aussi flagrante de la loi, il est important que toute la population ne puisse pas servir de complicité pour les motards qui vont s’entêter », a dit Jean Bosco Sebishimbo, ministre provincial de la sécurité et porte parole du gouvernement provincial du Nord-Kivu.

Quelques motocyclistes qui s’opposent à l’achat des plaques ont barricadé la route Km témoin bloquant ainsi toute circulation dans la partie Nord de la ville. Ils ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation. 

«  Nous sommes dans une très mauvaise période. Nous sommes tous frappés par la crise liée au Coronavirus. Puis, nous venons des festivités de fin d’année. Il n’y a pas d'argent. Qu’on nous demande les plaques en février mais pas en ce mois de janvier », lance un motocycliste rencontré en train de fuir les éléments de la police.

Alors que les  autorités provinciales ont affirmé avoir baissé sensiblement le prix de la plaque, contrairement à d’autres provinces, les motocyclistes plaident pour la réduction du prix. 

« Une plaque coûte 25$. Nous n’avons pas tout cet argent. Qu’on nous les vende à 15$ et là nous allons acheter », a déclaré un autre motocycliste.

Sur plus de 15 000 motos que compte la ville, seulement quelques motos qui portent les plaques d’immatriculation circulent aisément en ville et cela a une incidence sur le prix de transport. Une course qui coûtait 500 FC se négocie maintenant entre 1000 et 1500 FC.

Jonathan Kombi, à Goma