Adolphe Muzito plaide pour des réformes structurelles avant la tenue d'éventuelles élections anticipées en République Démocratique du Congo (RDC). Lors d'un entretien samedi 14 novembre dernier avec sa base de Tshangu (Kinshasa), Adolphe Muzito a expliqué que seul le consensus entre les parties prenantes à la crise congolaise, à savoir FCC, CACH et LAMUKA, pourra permettre de résoudre le problème d'illégitimité et d'alliance contre-nature qui a, d'après lui, mis à la tête du pays, un monstre institutionnel, à savoir un président sans majorité parlementaire et dépossédé de ses fonctions régaliennes.
M. Muzito a saisi l'occasion d'expliquer à ses militants les raisons de sa non participation aux consultations menées par le chef de l'État.
"Du fait de sa posture de chef de l'État, M. Félix Tshisekedi ne peut qu'écouter et décider. Or, il est partie prenante comme les autres (dans le cas espèce, Lamuka) avec qui il est censé traiter sur le même pied d'égalité mais par le biais de sa coalition CACH et cela, au tour d'un médiateur neutre", indique Adolphe Muzito cité par Steve Kivuata, secrétaire général de Nouvel Elan. Il n'est pas d'accord que Félix Tshisekedi réduise la crise politique au pays à une simple divergence de vues entre lui et son partenaire Joseph Kabila.
"M. Félix Tshisekedi pose mal le problème de la crise qu'il réduit à la divergence de vues entre lui (CACH) et son partenaire Joseph Kabila (FCC), sur l'accord qui les lie. Ainsi, ils débouche sur une fausse thérapie qui vise à créer une nouvelle alliance ou une nouvelle majorité appelée union sacrée en remplacement à la première, qui lui permettrait de mieux gouverner", explique Adolphe Muzito.
Pour lui, cette crise est la résultante du problème d'illégitimité et d'illégalité de l'ordre institutionnel, et ne peut être résolu que par un consensus des parties prenantes.
"Toutes les parties prenantes à la crise congolaise dégageraient un consensus autour des réformes structurelles comme préalables aux élections générales anticipées. Cette option à l'avantage de mettre fin à l'illégitimité et à une alliance contre-nature", indique Adolphe Muzito.
Il déconseille au président Félix Tshisekedi de tenter la dissolution de l'Assemblée nationale ou le débauchage d'un groupe de députés pour vouloir former une nouvelle majorité parlementaire.
Car, prévient-il, au sujet de la dissolution de l'Assemblée nationale, rien ne garantit que le président Félix Tshisekedi gagnerait par les urnes une nouvelle majorité parlementaire, alors qu'au sujet du débauchage, " cette option ne va pas non plus résoudre la crise puisque les débouchés resteraient toujours manipulables et capables à tout moment, de revenir sur leur décision.
Claude Sengenya