David McLachlan-Karr, Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), David condamne les récentes attaques contre les travailleurs humanitaires dans la province du Sud-Kivu dans l'Est du pays.
Dans un communiqué publié ce vendredi 6 novembre, le Coordinateur appelle à la libération immédiate et sans condition de ces humanitaires pris en otage.
«La situation est aussi préoccupante qu’inacceptable. Cibler le personnel humanitaire entrave le secours aux Congolaises et Congolais en situations très critiques, viole le droit international humanitaire, et va à l’encontre de la résolution 2417 condamnant notamment les refus illicites d’accès humanitaire », a déclaré David McLachlan-Karr.
Il demande également aux autorités de la RDC de faire de la protection des opérations humanitaires une priorité absolue.
« J’appelle une nouvelle fois les autorités congolaises à considérer la protection des opérations humanitaires comme une priorité absolue afin que l’aide puisse être acheminée librement », a-t-il ajouté tout en concluant que, si les incidents se poursuivent, des acteurs humanitaires pourraient, au détriment des bénéficiaires identifiés, être contraints de se retirer pour préserver leur propre sécurité.
En effet, quatre acteurs humanitaires tous agents de l'ONG ADRA ont été enlevées ce vendredi 30 octobre par des hommes armés entre les villages Malinde et Mulongwe, dans le secteur de Mutambala (territoire de Fizi) à 15 kilomètres de la ville de Baraka. Trois travailleurs humanitaires de l’ONG OXFAM ont été enlevés mardi 3 novembre au village situé entre Kundu et Fizi-Centre. Au total, la province du Sud-Kivu a déjà enregistré 11 cas d'enlèvement ciblant le secteur humanitaire depuis le début de l’année.
En 2020, la RDC est restée le théâtre d’une crise humanitaire complexe et multiforme : le pays compte 21,8 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, un triste record mondial ; le nombre de déplacés – 5,2 millions – est le plus élevé d'Afrique; et quelque 529.000 réfugiés, installés parfois depuis de nombreuses années, ne peuvent rentrer chez eux, faute de conditions favorables.
Auguy Mudiayi