RDC-Goma : la société civile alerte sur des « tueries ciblées » liées notamment aux conflits fonciers

Une partie du boulevard Kanyamuhanga comprise entre rond-point singers et rond-point chukudu en ville de Goma/Ph Ley Uwera ACTUALITE.CD

La société civile de Goma se dit préoccupée mardi par des « tueries ciblées » de plus en plus enregistrées dans la ville suite à l’activisme d’hommes armés. Elle affirme que ces incidents sont notamment liés aux conflits fonciers récurrents dans la ville de Goma et ses environs. Le dernier cas de tuerie est celui de l’homme d’affaires Simba Ngezayo tué mardi par des hommes armés dans la matinée alors qu’il déposait son enfant à l’école en plein centre-ville.

Le président de la société civile de Goma, Marrion Ngavho parle aussi de la mauvaise gestion du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) qui accentue l’insécurité dans le chef-lieu du Nord-Kivu.

« Nous pensons que ces tueries ciblées sont souvent liées aux conflits terriers, aussi à la mégestion du DDR. Beaucoup de démobilisés ont été laissés à leur triste sort. Par rapport aux conflits terriers, il y a beaucoup de dossiers qui font que les gens soient tués, mis en prison. Nous avons des institutions qui ont la charge de la gestion des terres, qu'elles puissent étudier les dossiers, descendre sur terrain et en finir une fois pour toute », a dit à ACTUALITE.CD le président de la société civile de Goma, Marrion Ngavho.

La société civile évoque aussi des assassinats liés aux activités minières et des cambistes. Au moins 8 parmi ces derniers ont été tués depuis le début de cette année à Goma.

« Ces tueries ciblent aussi les personnes selon leurs activités. Il suffit de voir un changeur avec une somme colossale, il suffit de vendre des minerais, il suffit de recevoir sa tontine communément appelée likelemba, vous serez visités par des bandits armés. La société civile a toujours demandé qu'il y ait contrôle d'armes et des munitions, contrôle d'effectifs des personnes qui détiennent les armes. Nous voulons voir certaines autorités sécuritaires être permutées parce que l'ANR est là mais les gens sont tués. », a ajouté M. Ngavho.

C’est depuis plus de deux mois qu’il y a dégradation du climat sécuritaire dans la ville volcanique. La plupart de victimes ont été tuées ou blessées par des personnes armées opérant sur des motos.

Les autorités peinent toujours à endiguer cette hémorragie. Le maire de Goma a été copieusement critiqué en septembre dernier pour avoir supplié les auteurs de l’insécurité dans sa juridiction « de ne pas tuer pendant le séjour du chef de l’Etat à Goma, et d’attendre son retour à Kinshasa et recommencer leurs activités ».

Patrick MAKI