Prestation de serment des juges constitutionnels : plus de 160 députés et sénateurs étaient présents, une nouvelle majorité se redessine (Léon Mubukayi)

Les députés et sénateurs au congrès lors de la prestation du serment de trois juges constitutionnels/Ph Présidence

Le député national Léon Mubikayi, président du groupe parlementaire Cap pour le changement (CACH) a pris part à la cérémonie de prestation de serment de trois nouveaux juges de la Cour constitutionnelle ce mercredi au Palais du peuple. Pour lui, l’essentiel a été fait, en dépit de l’absence des membres du Front Commun pour le Congo (FCC).

M. Mubikayi soutient que la constitution a été respectée en ce sens que les trois juges ont prêté serment devant le peuple congolais, qui a été représenté par plus de 160 députés nationaux et sénateurs. Ce qui, pour lui, présage une nouvelle majorité en cours de formation. 

« Les membres de la Cour constitutionnelle prêtent serment devant le peuple congolais, devant l'Assemblée nationale, devant le sénat et c'est le Président de la République qui reçoit le serment. Donc ce n'est pas devant le congrès. Ce n'est pas écrit dans la constitution que c'est devant le congrès. C'est devant le peuple congolais représenté par les députés nationaux et les sénateurs. Et nous étions là, plus de 160, c'est déjà une bonne chose. Le CACH n'a pas 160 députés et sénateurs. Ça montre qu'il y a une nouvelle majorité qui est en train de se redessiner dans ces deux chambres », a dit Léon Mubikayi.

A propos de la décision de la conférence des présidents, qui a interdit aux présidents des groupes parlementaires de prendre part à la cérémonie du jour, Léon Mubikayi a répondu en ces termes:

« Je n'ai pas violé. Je suis libre. Il n'y a pas un mandat impératif. Personne ne peut me donner l'ordre de ne pas assister à une plénière ou de venir assister. Je suis libre. J'ai été élu chez moi à Lwebo seul, devant mon peuple. Et c'est devant ce peuple que je dois et pas devant un président d'une chambre ».

Au sujet de l’avenir de la coalition FCC-CACH, M. Mubikayi pense que son regroupement va s’assumer devant toute situation qui peut subvenir.  

« Nous nous pensons qu'il y a toujours de haut et de bas. Pour eux, ils ont pensé peut-être qu'on a mal agi. Mais je pense qu'il n'y a pas de problème, s'ils veulent qu'on continue la coalition on va continuer et s'ils estiment que c'est un divorce, on va consommer et se prendre en charge ».

Contexte

Les juges Dieudonné Kaluba, Alphonsine Kalume et Kamulete Badibanga ont prêté serment dans un contexte de tension entre le camp Tshisekedi et le FCC qui juge anticonstitutionnelle l’ordonnance du 17 juillet. Ce qui justifie l’absence des présidents de deux chambres du parlement, premier ministre ainsi que des députés et sénateurs de la famille politique de Joseph Kabila. Mais certains cadres du FCC comme le gouverneur de Kinshasa étaient présents tout de même. Plusieurs ambassadeurs accrédités en RDC étaient présents au Palais du peuple. La Cour constitutionnelle affiche donc au complet avec ses neuf juges. 

Berith Yakitenge