Les ambassadeurs du Canada et des USA dénoncent les mauvaises pratiques de l’ANR à Bukavu

Photo AFP

Nicolas Simard, ambassadeur du Canada, était le premier à dénoncer publiquement les pratiques de l’Agence nationale de Renseignements (ANR) à Bukavu. 

« On m’a rapporté qu’à Bukavu, l’ANR procède toujours à des détentions arbitraires de représentants de la société civile. Comment est-ce encore possible? La population s’attend à ce que les droits et libertés des défenseurs des droits humains et journalistes soient respectés ». 

Il a été suivi et soutenu par son homologue américain Mike Hammer.

« J'ai entendu la même chose et pire sur les abus de l'ANR à Bukavu lors de ma visite là-bas. Non seulement cela doit cesser, mais les responsables doivent être tenus responsables. Les habitants du Sud-Kivu méritent mieux, les Congolais méritent mieux ».

La représentation diplomatique américaine en RDC avait également réagi suite aux menaces que subies la journaliste Rozenn Kalafulo de Pole FM (Goma).

« La protection des journalistes et la liberté de la presse sont des éléments fondamentaux des droits de l'homme. Les journalistes doivent pouvoir travailler sans crainte de menace, d'attaque ou de persécution. Tout contrevenant doit rendre des comptes à la justice ». 

Même son de cloche de la part de Nicolas Simard.

« Je suis très préoccupé par les restrictions de l’espace démocratique observées récemment en RDC. Plusieurs contacts de la société civile dans les Kivus m’ont fait part d’expériences tout aussi inacceptables. Le changement doit se traduire par le respect de la liberté de presse.

En août 2020, le BCNUDH a documenté 94 violations des droits de l'homme liées à l'espace démocratique, une légère augmentation par rapport aux 85 violations documentées au mois de juillet 2020, rompant avec la tendance à la baisse enregistrée par le BCNUDH au cours des quatre derniers mois pour cette typologie de violations. Les principaux auteurs présumés de ces violations sont des agents de la PNC avec 31 violations, soit une diminution par rapport aux 39 violations enregistrées en juillet 2020. Les soldats des FARDC sont responsables de 24 violations et les groupes armés de 10 violations en août 2020, soit une réduction par rapport aux 29 violations commises en juillet 2020. Alors que les agents de l'ANR étaient responsables de huit violations, d'autres agents de l'État ont commis trois violations, soit une légère diminution par rapport aux cinq violations de juillet 2020.

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