Ruberwa au sujet de Minembwe : « Il n'y a rien de spécial mais l'enjeu c'est la population qui y habite »

Azarias Ruberwa, ministre d'Etat en de la décentralisation et réformes institutionnelles/Ph ACTUALITE.CD

Depuis 2016 les hauts et moyens plateaux de Minembwe, Uvira et Mwenga (Sud-Kivu) sont confrontés aux violences communautaires qui ont déjà fait des centaines de morts et de villages entiers incendiés sans compter des milliers de déplacés. Contrairement à ceux qui voient notamment des conflits à des fins d’occupation pour des raisons diverses, Azarias Ruberwa, ministre d’Etat de la décentralisation, également membre de la communauté vivant à Minembwe dit qu’il n’y a aucun enjeu spécial à part la population vivant dans cette partie du pays.  

« Minembwe c'est une simple agglomération des villages, il n'y a rien de spécial. Est-ce que ce sont les collines, les plateaux, les ruisseaux qui posent problème ? Ce n'est pas du tout vrai. Ce n'est pas la région la plus riche du Congo. Ce n'est pas la commune de Dilala à Kolwezi où sont extraits de minerais ; c'est habité essentiellement par des éleveurs quoique la guerre a décimé plus de 250 000 cheptels en moins de deux ans mais l'enjeu c'est la population qui y habite. Le point fondamental c'est peut-être celui-là, la population. Elle est composée des Banyamulenge, Babembe, Bafulero, Banyindu et de plus en plus des Bashi. », explique Azarias Ruberwa.

Il trouve injuste que la communauté locale, particulièrement les Banayamulenge, sa communauté, se voit refuser le droit d’être administrée.

« Cette communauté a des problèmes non seulement d'insécurité, mais lorsqu'il arrive à une catégorie des personnes particulièrement les Banyamulenge d'exercer le droit reconnu par la constitution, tel le droit d'être administré, dans le cas de Minembwe ça pose problème. Ce qui s'est passé à Minembwe ça serait passé à Bafwasende, à Kamina ou à Matadi, ça ne serait absolument pas un enjeu. Donc on est de plein pied dans le chapitre de droit de l'homme, de droit d'être administré. Alors, si l'identité est niée à une catégorie de Congolais, tout le reste vient en disant pourquoi cela. », déplore Azarias Ruberwa.

Il est revenu aussi sur sa présence à Minembwe lors de l’installation du bourgmestre. « Lorsque nous étions à Minembwe, je suis parti avec un ordre de mission du Premier ministre sur base d'une décision du gouvernement qui a répondu au souhait de mon collègue de la défense de l'accompagner dans sa caravane qui devait l'amener de Bunia, Beni, Minembwe et Muliro dans le territoire de Moba mais, la demande du ministre était claire : de l'accompagner à Minembwe au Sud-Kivu… », a-t-il précisé.

Depuis l’installation le 28 septembre dernier du bourgmestre de la commune de Minembwe, des voix ne cessent de dénoncer une mesure visant à balkaniser le pays. En rapport avec cette question, une marche dite « d’unité nationale et de défense de l’intégrité du territoire nationale » est prévue ce mercredi dans plusieurs coins du pays dont Kinshasa, à la demande de Martin Fayulu.

Berith Yakitenge