RDC: Félix Tshisekedi n'est pas favorable aux aides directes à la presse

ACTUALITE.CD

Félix Tshisekedi s’est exprimé ce jeudi sur les aides à la presse. Dans une conférence de presse organisée à Goma a répondu à une question sur  l’appui de la République au système médiatique. La réponse du Chef de l’Etat n’était pas précise, mais assez révélatrice de son état d’esprit sur le sujet. 

« C’est un grand débat, je suis plus tôt partisan pour offrir des possibilités à la presse comme l’accès au crédit pour qu’elle s’organise elle-même. Si l’Etat-régulateur commence à l’appuyer, la presse va s’adapter au fil des conjonctures en fonction de ceux qui arrivent au pouvoir. Je ne suis pas très partisan de ce principe, mais je suis pour que la presse soit en pleine possession de ses moyens pour se développer ».

Sans donner une indication claire, il a ajouté: 

« Peut-être pour l’aider en organisant des forums ou des séminaires avec d’autres médias du monde pour la mettre à niveau. Je suis  pour les débats sur le sens même des médias. Aujourd’hui, n’importe qui se dit de la presse. Il suffit qu’il ait un téléphone portable et il se met à pérorer, à taper sur tout ce qui bouge. On ne tient plus compte de l’éthique ou de la déontologie. Ça devient du n’importe quoi. C’est plutôt ça que moi je vais vous aider à faire au lieu de vous apporter un poisson, je vais apprendre à pêcher ». 

Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, Kasonga Tshilunde, à l’occasion de la journée de la liberté de la presse avait listé une série d’actions urgentes pour redresser la presse congolaise.

« Il faut actualiser le cadre juridique de l'exercice du journalisme en RDC. Il faut également dépénaliser les délits de presse, protéger les journalistes et sanctionner tous ceux qui abusent de leur pouvoir pour museler la presse. Il faut aussi modifier le code pénal qui fait de l'information journalistique une diffamation. Le pouvoir public doit aussi libérer les aides directes et indirectes ainsi que les avantages légaux reconnus à la presse. Parmi les chantiers, il faut défiscaliser les outils et les consommables de presse, ouvrir des magasins généraux de la presse, installer une imprimerie nationale, réglementer les médias en ligne, sociaux, scolaires, communautaires, etc. », disait-il.

La loi fixant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse (1996) renseigne que l'Etat peut octroyer une aide indirecte aux entreprises privées de presse au titre de tarifs préférentiels dans le domaine des importations des matières nécessaires à la productions et la distribution des informations (…). Il est également dit que les pouvoirs publics peuvent consentir des subventions sous fore d'aides indirectes à celles des sociétés privés qui en font la demande à condition qu'elles consacrent au 50% de leurs programmes aux émissions culturelles, éducatives et sociales.