Le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan a exigé ce jeudi 1 octobre, au gouvernement congolais d'honorer son engagement pris à la communauté de développement d'Afrique australe (SADC) de payer avec la Zambie un montant de 2 millions USD pour chaque partie en vue de financer la commission mixte devant tracer et installer les bornes à la frontière entre les deux pays.
Jusqu’au 30 septembre, échéance prévue, seule la Zambie a payé sa part, affirme le député. Ce dernier fait cette révélation après avoir visité avec la délégation du ministre de la défense, Ngoy Mukena, la localité congolaise de Kalubamba (Province du Tanganyika), qui était sous occupation des troupes zambiennes. Gratien Iracan invite le gouvernement à honorer son engagement en payant les 2 millions USD.
« La grande recommandation est que le gouvernement congolais respecte ses engagements de la RDC vis-à-vis de la SADC. Quand la SADC a été saisie de la situation, elle s'était interposée en arbitre et a posé certaines conditions que la RDC ne respecte pas mais que la Zambie a respecté. Les deux gouvernements devraient donner 2 millions USD chacun pour financer une commission mixte d’experts qui devait tracer avec précision la frontière et installer des bornes. Et cette condition n'est pas respectée par le gouvernement congolais. La Zambie a payé mais le RDC n'a pas payé. Cependant, la date limite pour le payement de cette somme était fixée au 30 septembre 2020 », a dit à ACTUALITE.CD l’élu de Bunia (Ituri).
Kalubamba est l’une de deux localités congolaises réclamées par la Zambie. M. Iracan redoute le retour des soldats zambiens dans la zone disputée.
« Ça c'est un danger. Il y a risque qu'il y ait un retour massif de ces troupes et qu'elles réoccupent certaines positions. Il faut forte pression pour amener le gouvernement à payer cette somme de 2 millions USD. Et ça, nous parlementaires, nous devons exercer cette pression sur le gouvernement pour qu'au paiement de cette somme, que les frontières soient tracées avec précision", insiste-t-il.
La présence des militaires zambiens dans certaines localités congolaises ont été signalées depuis mars dernier. L’affaire a été portée par Kinshasa devant la SADC. Les zambiens s’étaient par la suite repliés à quelques kilomètres vers la frontière mais tout en restant du côté congolais.
Cet élu de l'opposition s'inquiète même du fait de la détérioration brusque des relations entre la Zambie et la RDC, les deux pays qui ont toujours été des amis. Il en appelle à comprendre « les contours et trouver urgemment des solutions. »
Berith Yakitenge