Rapport Mapping : la famille du feu Président rwandais Habyarimana exprime son soutien à la démarche du Docteur Mukwege

L'ancien président rwandais Juvénal Habyarimana/Ph. Droits tiers

La famille de l’ancien Président du Rwanda Juvénal Habyarimana, a, dans une correspondance, adressé un message de soutien au Docteur Denis Mukwege, Prix nobel de la Paix, pour les efforts qu’il mène dans la recherche de la vérité et de la justice au sujet des conflits armés qui endeuillent l’est de la RDC et la région de grands lacs. Ils ont exprimé ce message à l’occasion du 10e anniversaire du rapport mapping du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme sur les crimes les plus graves commis en RDC entre 1993 et 2003.

“(...) Suite aux déclarations de l’éminent docteur et prix Nobel de la paix M. Denis Mukwege, nous, la famille de feu le président Juvénal Habyarimana, tenons à saluer et exprimer notre soutien à la démarche de ce grand monsieur.Notre famille, dans la continuité de l’action de feu le président Habyarimana, s’est toujours investie dans la recherche de la vérité et de la justice, car nous sommes convaincus que c’est la seule base pour une paix et une réconciliation réelle et durable dans la région. Depuis bientôt trois décennies, certaines forces œuvrent activement pour occulter la tragédie qui se déroule dans notre région et nos pays respectifs, au grand dam des hommes, des femmes et des enfants qui continuent à ce jour de payer le tribut de ce sempiternel conflit” lit-on dans la déclaration dont copie est parvenue à ACTUALITE.CD

La famille Habyarimana fustige également les menaces et intimidations dont est victime le Docteur Mukwege. Elle insiste sur le fait que ces menaces doivent être prises au sérieux à cause de “la capacité de ces protagonistes à faire disparaître les témoins de leur forfait ou toute personne qui se met en travers de leur chemin”.

Contexte

Le Rapport de Mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois.

Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. C'est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.