RDC-Beni : après une visite à Mbau-Kamango, le député Gratien Iracan se montre rassuré et insiste sur la stabilisation de la zone

Le député Grarien Iracan lors d'une plénière à l'Assemblée nationale/Ph droits tiers

Le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan a insisté, ce lundi 28 septembre, sur la nécessité de stabiliser le territoire de Beni (Nord-Kivu) où l’armée a libéré certaines localités des mains des rebelles d’Allied democratic forces (ADF).

L’élu de Bunia (Ituri) a visité les localités de Mbau et Kamango dans le cadre d’une tournée du ministre de la défense, Aimé Ngoy Mukena. Il se montre rassurant et espère au retour de la paix dans la région.

« Je ne pensais pas que nous serions capables de faire Mbau-Kamango. Au moins, nous avons palpé du doigt la réalité. J'ai parlé avec l'armée, j'ai parlé avec la population. L'armée a fait ce qui était possible. Mais, j'ai compris qu'il y a encore beaucoup à faire. Il faut stabiliser la zone. Ce qui est bon pour moi, j'ai rencontré des gens à pieds sur la route, des motards avec leurs passagers. Ceci veut dire que la sécurité commence à revenir. Mais, il y a un travail pour stabiliser la zone. Je ne reviens pas sur les difficultés que connaissent l'armée pour sécuriser le pays parce que ce sont les secrets de la défense. Mais, je dois rassurer que nous allons encore faire plus pour que Beni recouvre la paix », a dit à ACTUALITE.CD, le député Gratien de Saint-Nicolas Iracan en mission à l'Est de la République Démocratique du Congo.

Mbau et Kamango font partie du « triangle de la mort » en raison des attaques sanglantes des combattants ADF qui y ont fait des centaines de mort depuis le début des tueries des civils en 2014. Ces localités sont traversées par une route d’importance capitale dans l’économie de la région. La route qui était fermée à la circulation à cause des opérations militaires, a été rouverte à la population la semaine dernière par le ministre de la défense.

Le député Iracan appelle la population à prêter mains fortes aux efforts de pacification de la région.  

« Je demande à la population de Beni de prêter main forte à l'administration du territoire comme de la province. Mais aussi de soutenir l'armée, de ne pas démotiver l'armée. Nous avons laissé nos contacts à la société civile, aux confessions religieuses, aux chefs coutumiers, aux responsables des jeunes et même aux journalistes. Si vous constatez qu'il y a des dérapages de l'armée, saisissez-nous directement pour qu'une solution soit trouvée le plus vite possible afin que la quiétude de la population ne soit troublée. Ne salissez pas l'image de l'armée parce que l'ennemi profite de cette critique de l'armée et fait en sorte qu'il y ait une démotivation. (...) Je demande à population de dénoncer tous les militaires qui se lancent dans l'affairisme. Les militaires doivent faire leur travail de combattre, de protéger la population », recommande-t-il avant de   fustiger les conditions dans lesquelles vivent les soldats congolais.

« Si vous voyez les conditions lesquelles les militaires combattent, en tout cas, ce sont des conditions inhumaines, en pleine forêt, là où il pleut tous les jours. Ils n'ont pas assez d’intrants, ils sont exposés à toutes sortes de maladie à part le risque d'être tués à tout moment. Nous avons perdu aussi beaucoup d'hommes. Mais, ce sont des congolais qui se sont sacrifiés pour faire régner la paix. »

Une délégation mixte, ministère de la défense, députés nationaux est dans une tournée sécuritaire. Cette mission est conduite par le ministre de la défense nationale, Aimé Ngoy Mukena. Elle a commencé par Bunia dans la province de l'Ituri depuis jeudi dernier, avant d’arriver à Beni au Nord et à Minembwe au Sud Kivu. À ce jour, cette délégation séjourne à Kalemie, dans la province du Tanganyika.

Berith Yakitenge