RDC: des mois après le début des opérations dites de grande envergure, les ADF restent capables de s’adapter aux déplacements des FARDC afin de poursuivre leurs massacres 

Ph.ACTUALITE.CD

Les ADF, un groupe rebelle islamiste d’origine ougandaise, réussissant à s’adapter aux déplacements de l’armée congolaise (FARDC), a constaté le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), projet mené par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo de l’Université de New York. Cette capacité d’adaptation permet à ces combattants de continuer à perpétrer un grand nombre d’exactions.  

Le KST a enregistré le meurtre de 57 civils par des acteurs armés au mois de juin. C’est légèrement moins que le mois précédent (64) et toujours inquiétant quand on sait que le KST a enregistré une moyenne de 33 civils tués par mois sur ce territoire depuis juin 2017. 

Les violences des ADF évoluent en fonction du déplacement de l’Armée. Par exemple, elles avaient notamment touché les environs d’Eringeti en mai, cette localité et ses environs ont été épargnés en juin.

« Ce changement s’explique en grande partie par le déplacement de la 32e brigade des FARDC, une des unités de l’armée congolaise les moins touchées par le problème récurrent des sous effectifs, d’Isale vers à Eringeti début juin. Ce constat suggère que, huit mois après le début d’une grande opération des FARDC qui devait les éliminer, les ADF restent capables de s’adapter aux déplacements de leurs adversaires et de trouver de nouveaux espaces insuffisamment protégés par les forces gouvernementales afin de poursuivre leurs massacres », explique KST.

Dans son le compte rendu de la réunion du Conseil des ministres de vendredi dernier, le gouvernement notait que des avancées positives ont été observées dans les opérations dirigées contre les terroristes ADF/MTM et les autres forces négatives notamment dans le Grand-Nord et en Province d’Ituri.

Selon KST, entre le début de ces opérations, fin octobre 2019, et fin juin 2020, les ADF ont tué au moins 482 civils sur le seul territoire de Beni. Mais leurs massacres avaient débuté bien avant. Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) a enregistré la mort de 812 civils dans des attaques attribuées aux ADF sur le territoire de Beni depuis le début de ses relevés, en juin 2017.